Pour notre éditorialiste Olivier Duhamel, le flou dans les sondages est un fantasme. Les chiffres sont en fait très clairs. François Hollande et Nicolas Sarkozy s’échappent au premier tour et le candidat socialiste s’impose au second.
Les sondages ne se contredisent pas
"Ces sondages qui troublent la campagne" titrait Le Monde samedi. "Le grand écart des sondages" surenchérit la Une du JDDdu 26 février. Telle est , à l'évidence, l'impression dominante.
Telle n'est pas la réalité, pour qui se garde d'une lecture magique des sondages. En vérité, tous disent la même chose sur l'état des intentions de vote. Au premier tour, Hollande en tête à 28-30, Sarkozy second à 25-27, puis Le Pen à 16-18, Bayrou à 11-13, Mélenchon à 8-9 et Joly à 2-3. Au second tour, Hollande gagnant largement, à 56% ou plus.
Certes, si l'on se concentre sur les écarts les plus grands, le JDD relève à juste titre qu'au 1er tour, Sarkozy est devancé par Hollande de 7 points pour Ipsos, d'un seul pour l'Ifop. Et c'est là qu'il faut se défaire d'une lecture magique et inexacte. En utilisant la marge d'erreur de 2,5 points à son maximum, les résultats deviennent concordants.
Le plus intéressant consiste à étudier les évolutions des intentions de vote. Et là aussi, tout concorde. Au premier tour, Nicolas Sarkozy progresse un peu, François Hollande recule un peu tout en restant en tête. Au second tour, quasiment rien ne bouge.
Reste à voir la suite, qui dira s'il ne s'agit que d'un rééquilibrage normal après l'entrée en campagne de Sarkozy et les ralliements de trois petits candidats qui ont jeté l'éponge. Ou si le mouvement se prolonge et s'accentue, signe d'une vraie dynamique pour le président sortant.