Panama papers : Frédéric Chatillon (proche du Front national) prend les devants et s'"autoscoope" pour protéger le FN

Publié à 19h11, le 04 avril 2016 , Modifié à 21h14, le 04 avril 2016

Panama papers : Frédéric Chatillon (proche du Front national) prend les devants et s'"autoscoope" pour protéger le FN
© AFP

Un "grand parti politique français" serait concerné par l’opération "Panama Papers", a annoncé Le Monde ce lundi 4 avril. Si Christine Boutin a assuré qu’il ne s’agissait pas du Parti chrétien-démocrate , il faudra attendre mardi 5 avril pour connaître l’identité du parti visé par l’enquête sur un vaste scandale d’évasion fiscale.

Frédéric Chatillon, proche du FN, a décidé de "prendre les devants pour [s’]auto-scooper". Le PDG de la société Riwal (principal prestataire de service du parti), par ailleurs mis en examen dans l’affaire sur le financement du Front national , explique ainsi, dans un post Facebook daté du lundi 4 avril , avoir été interrogé par deux journalistes du Monde "sur des investissements [qu’il avait] pu réaliser en Asie".

 

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Comme j’ai l’impression que le but de ces journalistes est de créer le trouble et la suspicion, je vais prendre les devant [sic] pour m’'auto-scooper' et éviter de laisser se développer d’extravagants fantasmes.

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Frédéric Chatillon raconte comment la société Unanime, une agence de communication liée à Riwal, a décidé, "à l’automne 2012, [...] d’investir en Asie une partie des bénéfices (300.000 euros) que la société avait déjà réalisés au cours de l’année 2011".

L’ancien leader du syndicat d’extrême droite GUD fait alors de lui-même le lien avec le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, d’où est partie la fuite massive de données :

 

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Des conseils juridiques locaux nous conseillèrent fin 2012, plutôt que de créer une société ad hoc, de racheter une structure juridique préexistante, sans activité, et ce pour un prix symbolique, ce procédé de 'package' étant courant à Hong Kong (la société Time Dragon, elle-même détenue et dirigée par une BVI [île vierge britannique], Harson). Il semble que cette BVI ait été créée à l’origine par le fameux cabinet Mossack Fonseca, mais nous n’avons jamais eu de contact direct avec celui-ci, tout ayant été géré par un cabinet Hong-Kongais.

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Et de conclure :

 

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Voilà l’histoire d’une entreprise française qui a investi en toute légalité en Asie. Bien évidemment, le Front national n’a rien à voir ni de près ni de loin avec cette affaire privée.

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Avec ce post de blog, Frédéric Chatillon tente de tuer dans l’œuf une éventuelle polémique en écartant préventivement toute responsabilité du parti frontiste.

Sur iTélé ce lundi 4 avril, Florian Philippot s’est quant à lui dit certain que son parti n’était pas le grand parti politique français concerné. "Si c’était le cas, j’en tomberais des nues, Marine Le Pen en tomberait des nues et le trésorier lui-même du Front national en tomberait des nues", a déclaré le numéro 2 du FN.

[EDIT 21h15]

Dans un communiqué ce lundi 4 avril, le Front national a anticipé à son tour les révélations sur le grand parti politique français en mettant "solennellement en garde ceux qui parmi la presse seraient tentés de relayer des rumeurs amalgamant le Front National et sa présidente au scandale dit des 'Panama papers'."

Le parti frontiste a averti qu'il "n’hésitera pas en conséquence à engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui se compromettraient dans la diffamation la plus grave."

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