La période est difficile pour Rachida Dati. Sondages en berne, soutiens de plus en plus fragiles, ... en tirant à boulets rouges sur le Premier ministre, Rachida Dati a déclenché une tornade. Accuser François Fillon de clientélisme était la dernière carte de l’ancienne garde des Sceaux. Mais elle assure qu'elle sera candidate "quoi qu'il arrive". Quelle stratégie suit Rachida Dati ? Le Lab a exploré le web pour trouver la réponse.
Ne pas écouter les sondages
Sur lejdd.fr
Le débat de l'efficacité des sondages en politique n'en finira jamais. Si Rachida Dati veut aller au bout de sa course aux législatives, elle va devoir fermer les yeux sur les études.
Le Journal du Dimanche révèle que, selon une dernière enquête de l'Ifop, le Premier ministre "écrase" la maire du VIIe arrondissement. "Il n’y a pas photo. François Fillon devance Rachida Dati dans toutes les catégories. Le match est plié', tranche Frédéric Dabi, directeur des études à l'institut de sondage. Les chiffres sont effectivement éloquents : le locataire de Matignon obtiendrait 39% des suffrages contre 8% pour Rachida Dati.
L'étude complète :
Attaquer pour mieux se défendre
Sur Le Plus
Remise de la vexation d’avoir été évincée du gouvernement puis propulsée euro-députée (un poste qu’elle déteste), isolée au sein de son propre camp, Rachida Dati misait sur les législatives pour se remettre en selle. C’était sans compter sur François Fillon, qui se présente dans la même circonsciption qu’elle avec le soutien de Jean Tibéri, député sortant.
Ecoeurée, l’ex-garde des Sceaux balance tout ce qu’elle sait de sulfureux à la radio, espérant sauver sa peau, estime la bloggeuse Aurore Gorius.
EXTRAIT :
Rachida Dati tire à boulets rouges car elle redoute l'arrivée d'un François Fillon, avec qui l'inimitié est notoire, dans son récent fief parisien. La stratégie ressemble à une opération de la dernière chance. Mais comment rassembler autour d'une attaque aussi virulente ? Quel soutien solliciter qui ne redoutera pas, un jour, de passer sous ses fourches caudines ?
Ré-utiliser les vieilles recettes
Sur Variae
UMP - Je veux une République irréprochablepar ump
Le blogueur Romain Pigenel, actif sur le Lab et proche du Parti socialiste, dresse un comparatif des propos de Rachida Dati et ceux de Nicolas Sarkozy en campagne en 2007. La maire du VIIème tente de faire vibrer la même corde pour reconquérir des titres de noblesse politique.
EXTRAIT
- Rachida Dati s’accroche. “Je suis candidate aux législatives “. Elle, l’élue patiemment implantée à Paris, contre le chasseur-parachutiste sarthois.
- Sarkozy “ … Je veux changer la pratique de la République : plus de sincérité, plus de proximité, plus d’humilité, plus d’authenticité …”
- Rachida Dati accuse. “Vous savez, François Fillon, c’est le Premier ministre de la France. Ben moi, je suis choquée qu’au lieu de s’occuper des Français et de leurs difficultés, d’aller sur le terrain, [...] il est en Corée, au Japon [...]. C’est bien d’aller parler aux Coréens, c’est mieux de s’occuper des Français, surtout en ce moment. Je suis choquée qu’il soit plus préoccupé par son avenir personnel.”
- Sarkozy : “… Je veux que les ministres (…) rendent des comptes. Qu’ils s’engagent sur des résultats …”
Viser juste
- Rachida Dati accuse François Fillon d’avoir fait embaucher à Matignon “une personne pour se charger de sa campagne à Paris”. Selon les informations de Rue89, François Fillon a bien recruté en octobre une certaine Anne Faguer pour un poste au titre mystérieux : “chargée de mission - affaires spéciales”.
- La maire du VIIème a déclaré que François Fillon avait placé le fil de Jean Tibéri, député sortant de Paris, Dominique Tibéri au ministère de l’économie et des finances en échange de son soutien. Dominique Tiberi, docteur en gestion, abien rejoint le contrôle général de Bercy, corps d'audit, de contrôle et de conseil du ministère le 19 janvier dernier. Mais cette embauche s’est faite contre l’avis de la commission d’évaluation.
EXTRAIT :
Le 19 janvier, Dominique Tiberi a en effet été nommé contrôleur général économique et financier, contre l'avis de la commission d'évaluation chargée dejuger de l'aptitude de l'intéressé, mais avec le soutien de Christine Lagarde, alors ministre de l'économie et des finances.
Ne négliger aucune piste
Sur France Info
Et si la stratégie de Rachida Dati pour reconquérir la droite parisienne l’emmenait à gauche ? C’est en tout cas ce que se demande Philippe Goujon, maire du 15ème arrondissement et président de la fédération UMP de Paris. Interviewée sur les propos de Rachida Dati, il s’est demandé "si Madame Dati était encore dans la majorité ou si elle est dans l’opposition”.
Et vous, pensez-vous que Dati va remonter la pente ?
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