TATANE - Il est temps pour l'UMP de tourner la page du sarkozysme. C'est en tout cas le sentiment de Patrick Devedjian, interrogé sur l'antenne de France Inter mercredi 19 décembre.
Réélu haut la main dans les Hauts-de-Seine (avec 60 % des voix) lors des législatives partielles du 16 décembre 2012, Patrick Devedjian se montre critique sur l'influence toujours forte que Nicolas Sarkozy exerce sur l'UMP :
Il faut que l'UMP détermine elle-même son destin, sans chercher à lire dans le marc de café ce que pourrait être la pensée de Nicolas Sarkozy par rapport aux événements.
Le député des Hauts-de-Seine en convient, la tâche n'est pas aisée. Car même s'il a "cessé d'être un acteur direct" de la vie politique, Nicolas Sarkozy continue de faire entendre sa voix.
Avec un risque d'interférence?
Il reste une influence de Nicolas Sarkozy. (...) Aujourd'hui, il a décidé de se retirer de la vie politique. Alors c'est vrai, et ce n'est pas vrai. Parce que dans la coulisse, il parle. Et ça fait de la rumeur.
Le message est clair : il faut que les responsables politiques de droite s'émancipent de cette figure tutélaire. A commencer par Jean-François Copé et François Fillon - que Patrick Devedjian a soutenu dans la course à la présidence de l'UMP.
Il faut arriver à dépasser cela. Il faut bien comprendre qu'on craint un règlement de compte dans ce genre d'affaire. Mais ce n'est pas le sujet. Le sujet c'est de regarder l'avenir, en tirant les leçons du passé.
A ce titre, Patrick Devedjian se prononce en faveur d'un bilan du quinquennat, d'un inventaire du Sarkozysme. "Si on ne fait pas l'analyses de ses erreurs, on est condamné à les répéter", affirme-t-il.
L'UMP doit être en mesure de le faire, c'est à ce prix là qu'on progresse. (...) Si on ne fait pas notre bilan, ce sont nos adversaires qui le feront.
BONUS TRACK - Egalement interrogé sur une éventuelle candidature de François Fillon à la présidence de l'UMP en septembre 2013, Patrick Devedjian constate "une baisse de popularité importante" des deux adversaires auprès des militants et n'hésite pas à faire part de ses doutes :
C’est a François Fillon de choisir, la décision lui revient. Ce n’est pas indispensable. Il faut vraiment avoir envie, c’est pas très facile de diriger un parti. Ce n’est pas très agréable, c’est douloureux.