Soient les deux informations suivantes:
1. Mardi 16 avril, en fin de matinée, le tribunal de commerce de Rouen a rejeté les deux dernières offres de reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime).
L'entreprise, liquidée en octobre, était toujours autorisée à fonctionner jusqu'à ce jour. Cette décision scelle le sort de 470 salariés, après plus d'un an de rebondissements.
2. Lundi 15 avril, à 18 heures, et pour la première fois en France, les patrimoines des 37 ministres, ainsi que du chef du gouvernement, ont été dévoilés, dans une quête de transparence de la vie publique de l'exécutif.
Comment Jean-Luc Mélenchon peut-il les commenter en une seule et unique prise de parole, lui qui a déjà raconté son opposition à la publication des patrimoines?
Un peu avant 13 heures, Jean-Luc Mélenchon décide de mixer les deux informations dans un communiqué expliquant que ... les juges du tribunal de commerce de Rouen, qui ont rejeté les deux dernières offres, "doivent publier leur patrimoine".
Jean-Luc Mélenchon détaille ainsi son raisonnement:
Puisque ces juges sont élus, la transparence de leurs décisions nécessite qu'ils publient eux aussi leur patrimoine.
Au-delà, le système même des tribunaux de commerce doit être remis en cause. Je m'oppose à cette justice corporative où aucun représentant des salariés ni aucun juge professionnel n'est présent.
Un rapport parlementaire de 1998, dont le rapporteur était un certain Arnaud Montebourg, détaillant le fonctionnement des tribunaux de commerce, saluait le principe de ces juges élus, mais assurait que ce beau principe se heurtait violemment à la réalité:
Le recrutement des juges consulaires pose trois problèmes.
L'élection est devenue un système de cooptation, le vivier de recrutement s'avère trop étroit et la représentativité insuffisante.