COMMUNISTE COMMONS - La "recomposition" politique est en cours de tous les côtés. Et ce mouvement n'épargne pas le Parti communiste qui, après avoir soutenu Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, a vu ses relations avec la France insoumise se (re)dégrader sérieusement à l'occasion des législatives. Le PCF s'en sort d'ailleurs avec une dizaine de députés élus sous son étiquette et est à nouveau parvenu à constituer un groupe à l'Assemblée en s'alliant avec des élus d'outre-mer. Mais si le parti de la place du Colonel Fabien termine donc cette séquence électorale en sauvant les meubles, il n'en n'est pas pour autant quitte d'une petite "révolution" interne, selon les mots de son secrétaire national, Pierre Laurent.
Le PCF tenait un conseil national en ce week-end des 24 et 25 juin et il en ressort une grande volonté de renouveau, comme l'a expliqué son patron à la presse ce lundi. "Nous allons entamer un chantier de transformation profonde et rapide de notre parti", a ainsi expliqué Pierre Laurent, fixant l'objectif d'un Congrès extraordinaire dès 2018, au lieu de 2019. Le parti commencera ce processus en lançant une consultation de ses militants au moment de ses universités d'été, à Angers du 25 au 27 août.
Le PCF réunira également le 14 octobre une "assemblée nationale des animateurs et animatrices de section" pour notamment fixer la date du Congrès refondateur.
Il s'agit, comme l'a expliqué Pierre Laurent, de "conduire notre propre révolution démocratique et de donner naissance à un nouveau parti", qui pourrait d'ailleurs, à cette occasion changer de nom - une hypothèse qu'il avait déjà évoquée "sans tabou" début juin.
Ce lundi, il a ajouté :
"[Le Parti communiste veut] changer son identification politique et sa communication nationale pour devenir le parti du commun.
"
Et d'évoquer un "modèle profondément décentralisé, beaucoup plus participatif avec plus de pouvoirs donnés aux militants".
Sur le fond, le sénateur de Paris a insisté sur sa volonté de "redevenir le parti des classes populaires", en recentrant ses activités sur les lieux de travail et les quartiers populaires. Mais aussi, en permettant à des gens issus de milieux populaires d'accéder aux "plus hautes responsabilités" dans le parti. "Aujourd'hui, une immense majorité des classes populaires ne trouvent pas leur place dans la possibilité d'intervenir durablement dans le champ politique", a estimé Pierre Laurent, pour qui "il y a un désir d'intervention très important et barré par l'organisation actuelle de la société".
"Il y a beaucoup d'espace politique à réoccuper, il y a énormément de gens qui, très vite, ne vont pas se retrouver dans la nature des projets gouvernementaux", analyse-t-il, rappelant que "le débat s'engage sur le code du travail sans que la majorité des précaires de notre pays n'ait la parole". "Nous pouvons porter leur voix, autre chose est de leur faire de la place dans la politique", a-t-il enfin prévenu.