COUCOU ARNAUD, COUCOU JEROME - Même à distance, Pierre Moscovici n'oublie pas Arnaud Montebourg. Le ministre de l'Economie était à Londres ce lundi pour défendre la cause de la France auprès de la City. C'est dans ce cadre que Pierre Moscovici a fait référence à la marinière made in Arnaud Montebourg, dans laquelle Pierre Moscovici voit le symbole … d"une économie sous-productive" :
Les Français ne sont pas seulement des mangeurs de baguette, des porteurs de béret ou de marinière, une économie sous-productive.
Une prise de distance nette, depuis la Grande-Bretagne où le ministre s'exprimait devant des acteurs économiques britanniques, sur le thème de "France, Europe: separating facts from fiction", (France, Europe : séparer les faits et la fiction, ndlr), comme l'indique le principal intéressé :
Je suis intervenu ce matin à la City of London sur le thème "France, Europe: separating facts from fiction". twitter.com/pierremoscovic…
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 25 février 2013
De cette manière, il vise, devant des banquiers, Arnaud Montebourg qui s'était affiché en marinière à la une du Parisien pour défendre le made in France.
Pourtant, les deux ministres assurent que tout se passe bien entre eux. Le ministre du Redressement productif a même parlé d'une "opération love love" pour qualifier les tentatives de rapprochement entre les deux hommes.
"Il n'y a pas de tension, de rapports difficiles avec Pierre. On se voit tous les jours, tout le temps", glissait le ministre à marinière. "Nous ne sommes pas dans une guéguerre. On s'amuse beaucoup", disait Pierre Moscovici.
Ces derniers mois, ils se sont opposés à plusieurs reprises. Notamment à l'occasion de la mise en place de la Banque publique d'investissement.
Arnaud Montebourg avait critiqué le choix de la banque Lazard pour conseiller l'Etat sur cette opération. "Je regrette que cette décision ait été prise [...]. Je ne la connaissais pas", avait-il laché. Réponse de Pierre Moscovici à son collègue : "quand on appartient à un gouvernement, il faut se la jouer solidaire."
BONUS-TRACK : Pierre Moscovici a aussi eu des pensées pour Jérôme Cahuzac. Calmement, il a fait comprendre que le patron, c'est lui, même si le ministre du Budget a évoqué les 6 milliards qu'il faudrait trouver suite aux mauvais chiffres de croissance pour 2012 :
Je vais pas entrer dans les chiffres maintenant pour une raison simple, c'est qu'il s'agit de la loi de finances pour 2014. Vous savez que la commission européenne a donné ses prévisions, c'était vendredi. Et qu'on est en train de discuter avec elle.
JE le fais, JE mène cette discussion avec le commissaire Oli Rehn, pour obtenir un délai, c'est-à-dire ne pas faire 3% cette année, mais faire moins que 3%.
En revanche, il faut montrer à la Commission que nous faisons des efforts structurels, ils sont considérables, pour le budget 2013, 30 milliards d'euros.
En 2014, [...] nous devrons faire les 3%, et donc le budget 2014 devra être construit de la sorte.
Jérôme Cahuzac a donné les chiffres, mais je veux insister sur le fait que à l'avenir, nos ajustements devront se faire essentiellement par des économies de dépenses publiques, essentiellement.