Plainte de Jean-François Copé pour tweets injurieux: décision le 19 mars

Publié à 15h47, le 05 février 2013 , Modifié à 19h54, le 05 février 2013

Plainte de Jean-François Copé pour tweets injurieux: décision le 19 mars
Jean-François Copé, le dimanche 25 novembre (capture d'écran)

Un euro de dommages et intérêts, 466 tweets d'excuses - ou "au moins un" - et le paiement des frais d'avocat du patron de l'UMP.

Me Philippe Blanchetier, avocat de Jean-François Copé a de nouveau réclamé, ce mardi 5 février, devant la 17è chambre du tribunal correctionnel de Paris, la condamnation de Baptiste Fluzin, pour des propos tenus sur twitter lors de la campagne présidentielle.

Le jugement a été placé en délibéré au 19 mars.

Pour défendre les intérêts de son client, l'avocat de l'UMP n'a pas hésité à citer Benoit XVI. Me Blanchetier a fait un parallèle entre l'attitude de Baptiste Fluzin et celle du pape qui, en 2006, avait exprimé "des regrets mais pas d'excuses " suite à des propos controversés sur l'Islam. 

Le directeur artistique poursuivi dans cette affaire a en effet gardé la ligne qui est la sienne depuis des mois : il reconnait être l'auteur du montage et de l'insulte à l'égard de Jean-François Copé, exprime des regrets, mais pas d'excuses. Il évoque une image "publiée dans le feu de l'action, pendant la soirée du premier tour de la présidentielle, alors que Jean-François Copé était sur le plateau de France 2 en train de parler des horaires de piscine à Lille". Devant le juge il a dénoncé "la course effrénée de l'UMP derrière le Front national" qui l'a choqué.  

Baptiste Fluzin a contesté la nature de la plainte. Pour lui, ce n'est pas "une injure publique à un particulier", puisque Jean-François Copé est un représentant élu, et qu'il était dans les médias ce soir là à ce titre. Une idée que le procureur a rejeté, aucune mention des mandats du maire de Meaux ne figurant sur le montage en question. 

Si Baptiste Fluzin regrette sa publication, il la juge également "sans intérêt", et avec "peu de succès par rapport à d'autres tweets". "Il n'y avait pas la volonté d'en faire publicité", a-t-il précisé. Mais Jean-François Copé "n'a pas a supporter l'invective", a rétorqué son avocat. 

Après un quart d'heure d'explications de la part du prévenu, Me Blanchetier a pris la parole pour pointer du doigt les "participations de Baptiste Fluzin à des actes de mobilisation" pendant la campagne présidentielle. Une manière de mettre en avant ce qu'il estime être un acte militant. 

L'avocat maintient sa demande d'un euro de dommages et intérêts et a évoqué les 466 tweets d'excuses qu'il souhaite toujours. Il a défendu :

"

Si ce n'est pas 466, je persiste pour que monsieur Fluzin soit condamné au moins une fois à faire des excuses sur Twitter.

"

Réseau social dont il a d'ailleurs considéré qu'il y a "plus de mauvais que de bon". 

En revanche, pas un mot sur les 5.000 euros de frais de justice qu'il réclame également. 

Le procureur a demandé au juge de retenir l'infraction, mais a souligné que selon les propos de Baptiste Fluzin, "cela montre qu'il a compris qu'on ne peut pas tout dire". "Il y a des limites à ne pas dépasser, les propos en question ne peuvent être considérés comme de l'ordre de la liberté d'expression", a-t-elle poursuivi. 

Le jugement sera rendu le mardi 19 mars à partir de 13h30. 

Contacté à plusieurs reprises ses derniers jours, l'entourage de Jean-François Copé n'a pas souhaité commenter cette action en justice - Nathalie Kosciukso-Morizet qui avait, elle aussi, déposé plainte contre l'internaut, avait préféré retirer celle-ci.

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