NKM vs @soymalau – La date du premier procès pour injures sur twitter en France devait être fixée ce vendredi 15 juin. Mais à deux jours de l’audience, Nathalie Kosciusco-Moriet vient d’annoncer qu’elle abandonnait les poursuites contre Baptiste Fluzin, alias @soymalau, accusé d’avoir diffusé des photomontages injurieux sur le réseau social.
"J'ai demandé à mon avocat de retirer la plainte"
Sur twitter.com
Le 30 avril, Nathalie Kosciusco-Morizet et Jean-François Copé ont porté plainte contre Baptiste Fluzin, alias @soymalau, pour des photomontages injurieux diffusés sur le réseau social. Leur avocat voulait alors obtenir une condamnation à retweeter 466 fois [soit le nombre de vues du tweet] un message d’excuse :
J'ai gravement injurié Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet. Je le regrette et leur présente mes excuses.
Une première en France puisqu’aucun utilisateur de twitter n’a jamais été condamné pour injure. Le 15 juin, une audience devait fixer la date du procès.
Et puis… NKM s’est rétractée. C’est Baptiste Fluzin qui l’indique sur son compte ce 13 juin en fin d’après-midi :Reçu à l'instant un email de @nk_m qui fait une analyse juste et mesurée de la situation. Elle demande l'arrêt des poursuites en son nom.
Une information que NKM confirme au Lab:
J’ai demandé à mon avocat de retirer la plainte compte tenu des regrets qu’il a exprimé.
Le 12 juin, Baptiste Fluzin a en effet écrit une tribune pour Le Plus du Nouvel obs dans lequel il exprime ses regrets – sans toutefois présenter d’excuses formelles - comme le réclamait l’avocat de NKM dans une interview au Lab. Dans tribune, Baptiste Fluzin explique:
S'il y a quelque chose que je peux présenter à Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé, ce sont des regrets : je les ai affublés de deux insultes sur ce montage et c'était inapproprié, irrespectueux de ce qu'ils représentaient alors.
C'était une erreur.
Suite au mail de NKM, Baptiste Fluzin explique au Lab :
Elle m’a dit avoir apprécié que je ne me présente pas comme le héros de la liberté d’expression. Elle a compris que, même si ma tribune était publique, elle s’adressait surtout à elle.
A l’époque de l’injure, m’a-t-elle écrit, elle a eu trois choix : ignorer, répondre ou rappeler le droit. Finalement, comme j’ai reconnu mon erreur, elle a jugé que mon cas ne pouvait plus servir d’exemple à donner.
Baptiste Fluzin attend à présent de voir la réaction de Jean-François Copé, moins actif sur twitter mais à l’origine d’une plainte contre lui également.