Officiellement, elle n’est ni pour ni contre. Tout juste Valérie Fourneyron admet-elle avoir des "réserves" sur la procréation médicalement assistée. Ancien médecin, elle justifie ses doutes sur des "questions de bioéthique".
Son entourage précise que "malgré ces réserves", la ministre est "prête à évoluer" sur ces questions, en fonction des débats au Parlement et de l’avis du Comité consultatif national d’éthique.
Lundi 28 janvier en début d’après-midi, France 2 affirmait que la ministre des Sports et de la Jeunesse était opposée à la PMA pour les couples homosexuels.
Valérie Fourneyron vient ainsi agrandir la brèche dans l’unité affichée du gouvernement au sujet de la procréation médicalement assistée.
Fin janvier déjà, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls avait fait état de ses réserves sur le plateau de Canal Plus. Après un "non" catégorique, il précisait refuser de voir la PMA incluse dans le projet de loi sur le "mariage pour tous":
C’est un sujet extrêmement compliqué qui mérite un débat approfondi autour de la famille. Je crois qu’on a besoin d’un débat long et fourni car ce sont des questions très lourdes.
Le passage en question à 10'14:
Des défenseurs de la PMA au gouvernement, il y en a (toujours). A commencer par la porte-parole du gouvernement et ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem. Lundi 28 janvier dans la matinale de RMC/BFM TV, elle a réaffirmé son soutien à la PMA pour les couples homosexuels :
Les choses sont assez claires : je suis pour, le parti socialiste est pour, le gouvernement s’est exprimé en sa faveur.
(…)
Nous voulons ouvrir la PMA aux couples homosexuels. C'est une question d'égalité.
La réponse de la ministre en vidéo à 14'10:
Bourdin direct : Najat Vallaud-Belkacem - 28/01par BFMTV
La ministre Marisol Touraine, elle aussi, se disait "personnellement favorable"à la PMA pour les couples d’homosexuelles le 15 octobre dernier. C’était il y a trois mois. Depuis, la ministre de la Santé se contente de refuser d’inclure cette question dans le projet de loi sur le mariage, afin de "ne pas le dévaluer". Même ligne pour Dominique Bertinotti : dans une interview au JDD le 25 janvier dernier, elle qui s’était déclarée favorable à la PMA, se limite à dire qu’il "ne faut pas brûler les étapes".
Officiellement, le projet de loi sur la famille qui doit comprendre l’ouverture de la procréation médicalement assistée doit être présenté en Conseil des ministres le 27 mars prochain.
Thibaut Pézerat