TROP C'EST TROP - "Il faut réformer." "La France doit plus se réformer." La réforme permanente, la réforme par ci, la réforme par là. Les hommes politiques, de droite comme de gauche, n’ont que ce mot à la bouche. Tous veulent, ou promettent, de réformer "inlassablement", comme l’a exprimé Manuel Valls un 1er août 2014 .
Mais trop dé réformes ne tue-t-il pas le concept même de la réforme ? Ne risque-t-il pas de créer trop d'oppositions et de mécontentements ? C’est ce que semble penser Alain Juppé. Mardi 22 septembre, le candidat à la primaire de Les Républicains était l’invité d’une conférence organisée par des élèves de Centrale-Supélec sur le campus de Châtenay-Malabry. Et il a prévenu sur ce sujet qu’il ne fallait pas en faire trop au risque de se disperser et de créer trop de résistances.
Ainsi a-t-il lancé face à l’assistance, selon des propos rapportés par l'AFP :
"On dit que la France a besoin de faire des réformes profondes (...) attention à ne pas ouvrir tous les fronts à la fois car à ce moment-là cela risque de péter.
"
Pour mener à bien ce projet réformateur mais qui ne soit pas dans l’excès, Alain Juppé a estimé que la France avait besoin "de quelqu’un d’assez calme". Et de déclarer, devant un public amusé et pas dupe du sous-entendu :
"Les Français ils ont besoin de quelqu'un d'assez calme, pas trop nerveux, pas trop agité...
"
La pique est évidente. Suivez son regard, il se porte vers la présidence de sa famille politique et l’un de ses rivaux pour 2017 : Nicolas Sarkozy. Conscient que son bon mot n’allait pas rester longtemps confidentiel et dans l’entre-soi de cette conférence, Alain Juppé a ajouté, moqueur :
"Ça y est, ça tweete déjà…
"
[BONUS TRACK] Le conseil du "meilleur d'entre nous" aux "meilleurs"
C'est le petit conseil amusant donné par Alain Juppé, qualifié par Jacques Chirac de "probablement le meilleur d'entre nous", aux élèves de Centrale :
"N'ayez pas de complexes d'être les meilleurs.
"
Un conseil qu'il s'applique à lui-même ?