Pour Jean-Christophe Cambadélis, les attaques de Nicolas Sarkozy contre Najat Vallaud-Belkacem sont "légèrement xénophobes"

Publié à 08h15, le 13 mai 2015 , Modifié à 11h50, le 13 mai 2015

Pour Jean-Christophe Cambadélis, les attaques de Nicolas Sarkozy contre Najat Vallaud-Belkacem sont "légèrement xénophobes"
© Montage Lab via AFP.

La droite est vent debout contre la réforme du collège portée par la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Et de fait, la ministre prend de nombreux coups de la part de l’opposition. Et notamment de la part de Nicolas Sarkozy qui, en meeting le 11 mai, a lancé :

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Dans le combat effréné pour la médiocrité, Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem.

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Une attaque ad hominem qui fait bondir le premier secrétaire du Parti socialiste. Sur RTL ce mercredi 13 mai, Jean-Christophe Cambadélis fustige "Nicolas Sarkozy et l’UMP qui ont décidé de cibler la personne et pas la réforme". Il ajoute :

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Ce qui m’inquiète dans le débat c’est que la droite a décidé de faire l’OPA sur cette contestation avec des arguments qui ne touchent pas le cœur de la réforme mais la personne. Et c’est extrêmement dangereux.

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Pour Jean-Christophe Cambadélis, ces attaques contre la ministre de l’Education nationale sont comme celles portées contre Christiane Taubira, empreinte de xénophobie. Il insiste :

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C’est une certaine connotation. Madame Taubira a été attaquée pour les raisons que l’on sait, pour la couleur de sa peau. Et Madame Belkacem est attaquée, pourquoi ? Parce qu’elle s’appelle Madame Belkacem. Je pense que cette attaque est légèrement xénophobe.

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Ce procès en racisme, Benoist Apparu le réfute, dénonçant sur Radio Classique, un argument d'une "facilité intellectuelle déroutante".

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C'était un argument d'une facilité intellectuelle déroutante. Là encore, arrêtons de nous faire croire qu'on critique cette réforme parce qu'elle est portée par madame Belkacem. Elle serait portée par monsieur Lang, par monsieur Allègre ou par monsieur Hamon... Peu importe le nom du ministre qui porte la réforme. J'ai bien compris que le but c'était de nous entraîner pour dire : 'Parce qu'elle est d'origine maghrébine, vous l'attaquez'. C'est stupide comme argument, et monsieur Cambadélis devrait réfléchir deux fois avant de nous sortir ces facilités intellectuelles et ces ficelles qui sont grosses comme lui.

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Pour Christian Paul, invité de Sud Radio, ces attaques contre "NVB" ne relèvent pas de la xénophobie mais de la misogynie. 

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Il y avait beaucoup de machisme dans la manière dont Sarkozy a parlé de Najat Vallaud Belkacem. Le bilan de Sarkozy en matière d’Éducation nationale, c'est la Saint Barthélémy.

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[Edit 11h15]  Élément de langage

Lors d'une conférence de presse commune PS/EELV/radicaux de gauche à l'Assemblée nationale, en soutien à la réforme du collège, Bruno Le Roux a également jugé "minable" l'attaque de Nicolas Sarkozy contre "deux femmes issues de la diversité" :

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Ce genre de phrases qui montre du doigt deux femmes ministres issues de la diversité pour soulever des rires et des applaudissements dans le public est minable. Je ne sais pas si c'est "légèrement xénophobe", je préfère ne pas le penser mais je me doute qu'il y a un peu de ça dans la façon dont on veut ressouder un électorat, braconner sur le thème de l'identité.

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Le procès en xénophobie est également alimenté par Michel Sapin, invité de BFM le matin-même :

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Je pense que ça n'est pas par hasard si Nicolas Sarkozy a mis dans une même phrase et avec des propos injurieux la ministre de la Justice et la ministre de l’Éducation nationale. C'est une ministre de la Justice qui a une couleur de peau et c'est une ministre de l’éducation nationale qui porte un nom. Je dis que ce n'est pas par hasard. C'est une sorte d'appel aux plus bas instincts.

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[BONUS TRACK] Tu sais donc pas que c'est pas bien d'être raciste

 

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