ARGUMENT MASSUE - Jean-Marc Ayrault met en garde ceux qui, dans sa majorité, ne veulent pas ratifier le traité budgétaire européen, en faisant valoir que "la conséquence logique de leur démarche, c'est la sortie de l'euro".
"Je le dis à ceux qui nous reprochent de ne pas avoir obtenu assez, notamment à une partie de la gauche. Qu’ils disent tout haut ce qu’ils pensent tout bas ! déclare-t-il dans une interview à Médiapart mise en ligne ce dimanche. "Pour l’instant, ils n’osent le dire car ils savent que l’opinion ne les suivrait pas. La conséquence logique de leur démarche c'est la sortie de l'euro!"
Le premier ministre se fait ensuite plus précis : "je le dis aussi aux électeurs, et à nos amis communistes. Avec eux nous avons un vrai désaccord : oseront-ils assumer que la conséquence de leur ligne est la sortie de l'euro ?"
Jean-Marc Ayrault se pose ensuite en dernier rempart de la survie de la monnaie européenne : "Nous, nous allons jusqu'au bout de la défense de l'euro. Non par dogmatisme, mais par sens des réalités", ajoute-t-il en affirmant que le président François Hollande et lui-même "ne prendr(aient) jamais la responsabilité de laisser disparaître l'euro".
Cet entretien a été réalisé vendredi, veille de la décision de rejet du traité par le Conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts qui a recommandé à ses parlementaires de faire de même. Au grand dam de Daniel Cohn-Bendit.
Le projet de loi sur le traité de stabilité budgétaire européen doit être soumis au Parlement début octobre.