Pour le Front de gauche, Edouard Martin "a renoncé au combat" en rejoignant le Parti socialiste

Publié à 18h00, le 18 décembre 2013 , Modifié à 20h09, le 18 décembre 2013

Pour le Front de gauche, Edouard Martin "a renoncé au combat" en rejoignant le Parti socialiste
(Maxppp)

Edouard Martin passe du syndicalisme à la politique. Et cela ne fait pas plaisir à tout le monde. En particulier au Front de gauche, dont certains membres le critiquent durement pour s'être engagé avec le Parti socialiste pour les prochaines élections européennes. 

Raquel Garrido, avocate de Jean-Luc Mélenchon et secrétaire nationale du Parti de gauche, a estimé ce mercredi 18 décembre sur RMC qu'il avait renoncé au combat en s'engageant auprès des candidats socialistes, en tête de liste dans la région grand-est : 

Il a renoncé au combat, cette affaire là est très triste. D'un combattant, on attend qu'il combatte et là il a jeté l'éponge. 

Et parle de lui comme d'un "traître", reprenant ainsi les mots qu'il avait lui même utilisés à l'égard de Jean-Marc Ayrault :

Ce qui est triste là dedans c'est qu'on a l'impression que plutôt que de combattre il a choisi la morale de "à traître, traître et demi". 

"Ca donne cette sensation désagréable que dans la sidérurgie il y en a un qui a sauvé son emploi", déclare-t-elle suggérant que le syndicaliste a joué sa carte personnelle plutôt que l'action collective.

Raquel Garrido pose la question de l'engagement sur le fond. Et notamment sur un sujet qui a touché le site Arcelor-Mittal de Florange dans lequel Edouard Martin était engagé : 

Rien que sur la question des nationalisations, c'est interdit par les traités européens. C'est écrit noir sur blanc que les subventions aux entreprises distortionnent la concurrence libre.

(...) 

La sauvegarde de l'emploi dans la sidérurgie implique de rompre avec les traités européens. Ce n'est pas le programme du Parti socialiste. Ils vont aller à l'élection avec un faux programme, comme Hollande ?

Dans Le Monde du jour, Edouard Martin explique que le PS "a beaucoup insisté", alors qu'il aurait refusé d'aller avec le Front de Gauche s'ils lui avaient proposé. 

Le Front de gauche ne m'a rien proposé et, même s'ils l'avaient fait, j'aurais refusé.

Si s'engager en politique, c'est aller là où tout va bien, où on peut tranquillement rester dans l'incantatoire, alors non. Dans la vie, il faut mettre les mains dans le cambouis. Et puis j'ai toujours voté socialiste.

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