C’est LA polémique estivale à laquelle tout politique qui veut faire entendre sa voix doit absolument réagir, à en croire l'importance qu'a pris le débat sur le burkini ces quinze derniers jours. Manuel Valls n’y a pas échappé , après la pluie d’arrêtés municipaux interdisant le port du burkini sur plusieurs plages, de Corse jusqu’au Pas-de-Calais. Dans un entretien à La Provence ce 17 août, le Premier ministre a apporté son "soutien" aux édiles ayant pris cette décision, estimant que ce vêtement de bain qui recouvre l’ensemble du corps, sauf le visage, n’était "pas compatible avec les valeurs de la France de la République" et constituait une "provocation".
Un faux sujet, estime Olivier Dartigolles ce mercredi sur France Info. Dans la "grande consultation citoyenne" organisée par son parti, le porte-parole du PCF assure avoir entendu parler "d’emploi, de chômage, de santé, d’éducation, de service public", mais certainement pas du burkini. En se mêlant de cette polémique loin des "grandes préoccupations populaires", Manuel Valls fait le jeu des terroristes, juge le conseiller municipal d’opposition de Pau :
"Mais il n’a rien d’autre à faire, le Premier ministre de notre pays, suite à [sic] Nice, à Saint-Étienne-du-Rouvray ? Au regard des enjeux colossaux auxquels nous sommes confrontés, l’état du monde, le chaos ? [...]
Le Premier ministre, d’une certaine manière, en suivant les pas d’une droite très radicalisée qui court après le Front national, joue un jeu très dangereux. Mais il est récidiviste, c’est pas la première fois que Manuel Valls joue à ça. Après Charlie Hebdo, on a parlé de République, de démocratie, du vivre-ensemble, des belles valeurs républicaines, et aujourd’hui il y a une tentative de détournement du débat public, des grands enjeux avec la question religieuse. C’est ce que fait Manuel Valls et c’est quelque chose de très dangereux. D’une certaine manière, il fait le jeu des terroristes puisque c’est très précisément ce que veulent, au final, les terroristes : la guerre de religions, les tensions permanentes et le basculement vers des ferments de guerre civile. On ne veut pas. Et le Premier ministre devrait plutôt parler de laïcité, de la société française et la manière de la réparer.
"
Olivier Dartigolles n’est jamais en reste dès qu’il s’agit de taper sur le gouvernement, et Manuel Valls en particulier. Déjà au mois de juin , alors que se déroulait la onzième manifestation contre la loi Travail, le porte-parole du PCF avait qualifié Manuel Valls de "personnage inquiétant et dangereux".