Pour Manuel Valls, le droit de vote des étrangers n'est pas une urgence

Publié à 12h19, le 17 septembre 2012 , Modifié à 12h24, le 17 septembre 2012

Pour Manuel Valls, le droit de vote des étrangers n'est pas une urgence
Manuel Valls le 12 septembre 2012 (Maxppp).

Alors que l'exécutif est interpelé par des députés socialistes sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, le ministre de l'Intérieur considère, lui, que ce n'est pas une urgence. 

Dans les colonnes du Monde, Manuel Valls affirme que le droit de vote des étrangers hors Union européenne aux élections locales n'est pas une "revendication forte" de la société : 

"Est-ce que c'est aujourd'hui une revendication forte dans la société française ? Un élément puissant d'intégration ? Non. Ça n'a pas la même portée qu'il y a trente ans. Aujourd'hui, le défi de la société française est celui de l'intégration", a-t-il assuré au quotidien. 

Manuel Valls voit dans ce projet un risque politique. Pour le locataire de la place Beauvau, il y a une possibilité de "jonction droite-extrême droite sur ce sujet" : 

"Il faut bien évaluer les conséquences d'un référendum, pas seulement en termes de résultats, mais aussi de déchirure dans la société française. Ce débat risque de provoquer des fractures. Dans un moment de crise, on voit bien comment cela peut être utilisé, agité", affirme-t-il. 

Dans son point presse hebdomadaire, David Assouline, porte-parole du Parti socialiste a lui souligné les contraintes de calendrier mais souhaite que "l’engagement soit respecté" : 

"C’est un engagement du gouvernement dans la feuille de route du Premier ministre et dans sa déclaration de politique générale. (...) Je ne vais pas, comme porte-parole, m’ingérer dans les arbitrages sur le calendrier mais partager cette conviction profonde que ce droit doit s’inscrire. Parce qu’il est légitime, c’est la démocratie telle que nous la concevons au niveau local", a déclaré face à la presse David Assouline ce lundi. 

De fait, cet engagement était une promesse de campagne de François Hollande. Mais elle semble fragilisée. Le Canard enchaîné affirmait mercredi que le chef de l'Etat était en passe de renoncer à son engagement de campagne."C'est une réforme constitutionnelle, et, pour l'instant, nous ne disposons pas d'une majorité des trois cinquièmes pour la faire adopter". Ce sont les paroles qu'attribuait l'hebdomadaire à François Hollande.  

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