Pour Olivier Besancenot, François Hollande fait encore pire que Nicolas Sarkozy

Publié à 15h47, le 31 mars 2013 , Modifié à 15h53, le 31 mars 2013

Pour Olivier Besancenot, François Hollande fait encore pire que Nicolas Sarkozy
Olivier Besancenot sur Canal Plus le 31 mars 2013 (image Canal Plus)

TOUS LES MÊMES - Invité de l'émission Dimanche Plus ce 31 mars, Olivier Besancenot a estimé que l'orientation politique de François Hollande ne diffère en rien de celle de Nicolas Sarkozy. Selon le leader du NPA, le socialiste va même plus loin que l'ancien président.

Olivier Besancenot prend ainsi pour exemple l'intervention télévisée du chef de l'Etat le 28 mars. Ce dernier ne s'est adressé "qu'aux entreprises et aux marchés", l'accuse-t-il :

Le problème c’est l’orientation générale qu’ils assument tous : une sorte d’hémiplégie politique. Il n’y a qu’une seule partie du cerveau qui fonctionne, bizarrement sous un gouvernement de gauche, c’est la partie droite.

Hollande, il nous fait pratiquement une heure à la télé pour ne s’adresser qu’aux marchés, qu’aux entreprises, pour bien leur expliquer qu’il va remplir toutes ses obligations pour aller vers une hypothétique croissance. Il ne s’adresse qu’à eux.

"Fait-il la même politique que Nicolas Sarkozy ?", lui demande alors Anne-Sophie Lapix. C'est un oui sans hésitation pour Olivier Besancenot qui prend pour exemple l'accord sur l'emploi, pourtant signé par les partenaires sociaux, et que le gouvernement doit transposer dans un projet de loi :

Sur les questions économiques et sociales, c’est effarant [la ressemblance avec Nicolas Sarkozy, ndlr]. En plus il le revendique ! (...)

Il est fier de l’accord compétitivité-emploi qui remet la hiérarchie des normes en cause. Derrière cet accord, tout le monde a compris qu’on aurait encore moins de moyens pour contester les licenciements collectifs et individuels.

L'ancien candidat NPA à la présidentielle explique ensuite qu'avec cet accord, François Hollande prend "une orientation que Sarkozy lui-même n'a pas réussi à faire passer en aussi peu de temps". 

L'accord sur l'emploi comprend effectivement un volet compétitivité-emploi que le précédent gouvernement avait souhaité mettre en place. Le principe général - un accord collectif pour diminuer ou augmenter le temps de travail en cas de besoin pour l'entreprise - est le même, comme l'explique ce décryptage du Monde.fr. D'autres volets sur la sécurisation de l'emploi font cependant partie de l'accord actuel qui sera transposé dans un projet de loi.

Olivier Besancenot y voit malgré tout la patte Sarkozy et craint que, malgré les efforts concédés par les salariés sur les temps de travail et le salaire, les usines ne ferment. Il revient sur l'expérience "Clairoix" :

On va connaitre ce qu’ont subi les salariés de Continental à Clairoix. En gros, on vous fait du chantage à la fermeture de site. On vous dit qu’il vaut mieux qu’on vous coupe le bras plutôt qu’on vous coupe la tête.

Ca, c’est dans l’accord en tant que tel, c’est dans l’article 18 : pendant deux ans, vous allez pouvoir travailler plus longtemps en étant moins bien payé, et on ne fermera pas l’usine. Sauf que les salariés de Clairoix, ils avaient accepté, deux ans après, on leur a coupé la tête ...

>> Pour aller plus loin

"Flexibilité ou sécurisation ? Ce que change l'accord emploi", par Le Monde

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