Stop ou encore ? Ce matin la présidentielle a changé de nature, on pourrait presque dire d'âme. Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il arrêterait la politique s'il était battu.
Pour notre blogueur Guy Birenbaum, l'élection devient un référendum pour ou contre Nicolas Sarkozy...
Référendum présidentiel
Sur rmctalk.fr
Depuis que Nicolas Sarkozy a proposé de "passer" sur certains sujets par référendum s'il est réélu, François Hollande et les socialistes ont répété sur tous les tons qu'il y avait un référendum déjà prévu : l'élection présidentielle.
En difficulté dans sa campagne et distancé dans les sondages, le candidat sortant a explicitement validé cette hypothèse ce matin au micro de RMC.
A la question d’une auditrice (que l'on n'a pas entendue à l'antenne et relayée par Jean Jacques Bourdin) si vous perdez cette élection, est-ce que vous arrêtez la politique ?", Nicolas Sarkozy répond sans hésiter : "Oui ! ". Le candidat ajoute : "Vous pouvez me poser la question une troisième fois, je vous le dis : oui ".
Et Nicolas Sarkozy de conclure :
D’abord, je ne me mets pas dans cette perspective, mais puisque cette auditrice me pose la question – c’est normal, si je ne veux pas répondre aux questions, je ne viens pas –, je lui dis que je ne suis pas sûr d’aller m’installer à Annemasse [ville où réside l’auditrice], mais que je ferai autre chose ; quoi, je ne sais pas et c’est pas le moment d’en parler .
Il répètera la même chose en fin d'émission alors que Jean Jacques Bourdin lui repose la question.
Le président sortant transforme sciemment et tactiquement la nature de l'élection qui devient un "référendum présidentiel"
C'est un tournant important de la campagne dont on ne peut encore mesurer les effets.
Reste LE détail le plus piquant.
La fameuse auditrice d'Annemasse qui pose la question se nomme... Jiulia (ou Giulia), comme la fille du président et de Carla Bruni ! (je n'ai pas retrouvé la question sur le site de RMC pour savoir comment s'orthographie le nom)...
Au revoir
Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il arrêterait la politique s’il n’est pas réélu. Il ne siègera pas au Conseil constitutionnel ?
Quoi qu’il en soit, François Hollande a déclaré qu’il continuerait : "Je ne suis pas dans une espèce de proclamation personnelle, d'exhibition personnelle, ce n'est pas mon sort qui est en cause, c'est celui de la France. Après, chacun après l'élection présidentielle, peut savoir ce qu'il compte faire de sa vie. En ce qui me concerne, ma vie est dans le service de mes concitoyens et je continuerai d'une autre façon, si je ne suis pas élu, à effectuer mon travail auprès de mes concitoyens."
Ainsi, la manière de percevoir de la politique, de la part des deux candidats est bien différente. Les propos de Nicolas Sarkozy nous rappellent le fameux "au revoir" de Valéry Giscard d’Estaing, l’air de dire : "vous ne voulez pas de moi, vous ne m’avez pas mérité…"
Pour ma part, j’attends le "au revoir" de Nicolas Sarkozy.
Anecdote de campagne
Invité de la matinale RMC-BFM TV, Nicolas Sarkozy est également revenu sur la polémique sur l'augmentation de son salaire en octobre 2007.
Quand je suis devenu Président de la République, c'est quelque chose que je n'ai jamais dit, le secrétaire général du Gouvernement m'a dit : "Combien voulez vous gagner?"
J'ai dit "Mais qu'est ce que c'est que cette histoire? Je veux gagner ce qui est prévu !"
Alors il me dit "Non, non mais vous savez monsieur le Président, tous les autres présidents ont fait comme ça. C'est le Président qui fixe ce qu'il gagne. La loi prévoit pour le Premier ministre et les ministres."
La loi ne prévoyait rien pour le Président, j'ai dit "Mais pas du tout, je ne veux pas de ça."