LES MOTS POUR LE DIRE - Il ne dit pas "mauvais" mais le message est le même. Au lendemain du limogeage de sa collègue de l'Écologie Delphine Batho, Pascal Canfin, ministre délégué au Développement compte "se battre" contre les arbitrages de Bercy et considère même publiquement que "un ministre ne peut pas dire que c'est un bon budget".
Invité de France Info ce mercredi 3 juillet, Pascal Canfin "salue le travail et l'engagement de Delphine Batho pour l'Écologie" et considère que son éjection est "évidemment un signal d'alarme".
Quand on lui demande si lui même considère que son budget est bon, le ministre rappelle le "maintien" de ses crédits l'année dernière puis répond par la négative, tout en prenant des pincettes :
Vous savez, un budget en période d'austérité telle que nous la connaissons aujourd'hui, de contrainte budgétaire très forte, un ministre ne peut pas dire que c'est un bon budget.
En revanche c'est un budget responsable, compte tenu du niveau de déficit que nous avons. Et donc il faut se battre. Il faut se battre en permanence pour gagner les arbitrages.
Le ministre écolo annonce alors que les Verts comptent "se battre" pour défaire au Parlement ce qui a été arbitré à Bercy :
Nous avons près de six mois pour avoir cette discussion budgétaire et nous battre pour revenir sur un certain nombre d'arbitrages au Parlement, à l'Assemblée et au Sénat notamment sur des éléments qui ne sont pas satisfaisants dans le cadre du Budget de l'écologie.
"Nous considérons qu'il faut maintenant davantage d'actes posés par ce gouvernement pour faire que la transition écologique soit rééellement une priorité de la France et du gouvernement", déclare également Pascal Canfin pour qui "il serait incompréhensible qu'il n'y ait pas dans les investissements d'avenir, une dose importante d'écologie".
Et même s'il se satisfait de la position du gouvernement sur le gaz de schistes - "On ne peut pas dire que rien n'a été fait" - Pascal Canfin menace donc le gouvernement Ayrault d'un départ des deux ministres écologistes, Cécile Duflot, ministre du Logement, et lui :
Il y a devant nous des rendez-vous qui sont déterminants et si ces rendez-vous étaient ratés, à ce moment là, ce que nous avons décidé hier collectivement, bien évidemment nous en tirerons toutes les conséquences.
Une interview à écouter ci-dessous :
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