Pour Robert Ménard, "les journalistes sont les pires ennemis de la liberté d’expression"

Publié à 09h47, le 19 mai 2016 , Modifié à 10h24, le 19 mai 2016

Pour Robert Ménard, "les journalistes sont les pires ennemis de la liberté d’expression"
Robert Ménard. © AFP

Avant d’être élu maire de Béziers avec le soutien du FN, Robert Ménard avait commencé chez les trotskistes. Il avait ensuite fondé Reporters sans frontières (RSF) avant de diriger l'association pendant 23 ans. Il se présente donc comme un ardent militant de la liberté de la presse et de la liberté d’expression. Et c’est au nom de ces valeurs que ce soutien de Marine Le Pen pour 2017, même s’il n’est pas encarté au parti frontiste, veut s’attaquer aux journalistes et aux médias français. En cause, le recul de la France au classement RSF de la liberté de la presse.

Invité de la matinale de RMC ce jeudi 19 mai, Robert Ménard estime tout simplement que les journalistes sont, "souvent", "les pires ennemis de la liberté d’expression". Tout simplement. Il développe :

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Je peux être méchant avec les journalistes deux minutes ? Il n’y a pas que l’Etat ou les grands patrons qui empêchent les journalistes de travailler. Souvent, les journalistes sont les pires ennemis de la liberté d’expression. Il se pratique dans les médias une espèce d’autocensure, dans les invités qu’on reçoit, dans le discours qu’on tient, dans les points de vue qu’on défend. C’est un espèce de son de cloche qui est le même partout.

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Un peu plus tard dans l’interview, celui qui ne veut pas diriger la campagne de Marine Le Pen en 2017 et regrette que le FN n’ait pas changé de nom est interrogé sur les premières mesures que devrait prendre la présidente frontiste si elle arrivait au pouvoir. Et là encore, sa réponse fuse et fustige les journalistes. Aussi veut-il que l’Etat coupe l’intégralité de ses subventions à la presse, et tout ça pour le bien des journaleux, dit-il :

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Ce que je fais, je ne donne plus un centime d’argent public à aucun média. Je leur dis : "vous êtes pour la liberté ?" Je le fais pour les journalistes. Vous connaissez mon attachement à la liberté d’expression. Je suis pour la liberté, donc j’arrête tout. Et maintenant vous êtes libres. Ils n’auront plus ce fil à la patte qui relie à l’Etat.

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Ces propositions rappellent l’offensive de Patrick Balkany contre les médias et les journalistes . Via trois propositions de loi, le député-maire LR de Levallois-Perret voulait supprimer "l’avantage fiscal dont bénéficient les journalistes dans le calcul de leur impôt sur le revenu" ; la suppression des aides à la presse écrite ainsi que "la privatisation de l’audiovisuel public".

Ok, Robert Ménard n’est pas au FN, mais il en est tout proche. Et son discours est aussi semblable à celui de Marine Le Pen qui, pendant la campagne des élections régionales, avait menacé de couper les financements régionaux à La Voix du Nord si elle était élue présidente de la région Hauts-de-France. Ce qui n’a pas été le cas.

[BONUS TRACK] Le regroupement familial "assassine la France"

Après des mesures visant les médias, Robert Ménard voudrait que Marine Le Pen s’attaque au "grand remplacement", cette théorie énoncée par l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus et reprise par les groupes identitaires qui prophétisent une dissolution de l'identité française dans l'immigration. "Il faut développer les familles françaises", dit l’édile biterrois avant de poursuivre :

 

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Il faut, au troisième enfant, donner une vraie prime aux familles françaises pour avoir plus d’enfants. La démocratie, c’est la démographie. Quand dans ma ville, il y a un tel changement de population… Il faut un arrêt total de l’immigration. Quand je dis oui à un regroupement familial, quand les gens peuvent le faire légalement, j’assassine petit à petit mon pays. Je change la population de mon pays.

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Du rab sur le Lab

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