Tout changer, tout réformer. C'est un peu le refrain chantonné par tous les politiques après le score inédit du Front national aux élections régionales, avec comme point d'orgue Xavier Bertrand. Celui qui sera élu vendredi président de Nord-Pas-de-Calais-Picardie a axé sa campagne sur le rejet des politiques des "salons parisiens" qui n’ont "rien compris", allant même jusqu’à renoncer à la primaire de la droite et du centre.
Mais Ségolène Royal refuse de stigmatiser la classe politique. Eh oui, déjà parce que, en France, "il y a beaucoup de choses qui vont bien", comme elle l’affirmait lundi 14 décembre, au lendemain du second tour des régionales.
Invitée de la matinale d’iTélé ce mardi 15 décembre, la ministre de l’Ecologie déclare :
"Ces phénomènes qui consistent, à chaque élection, à remettre en cause ou à dénigrer les politiques ou à faire de l’autoflagellation - moi je ne partage pas du tout cet état d’esprit parce que d’abord les politiques travaillent beaucoup [...]. Et je pense que ce n’est pas une bonne façon de faire qu’à nouveau, alors que la politique est déjà décrédibilisée, que ce soit les politiques eux-mêmes qui viennent sur les plateaux de télévision pour à nouveau dénigrer les mandats politiques.
"
Telle la ministre de la Culture Fleur Pellerin qui n’a pas eu le temps de lire le prix Nobel de littérature Patrick Modiano parce qu’elle "travaille 18 heures par jour" (Society, 11 décembre), Ségolène Royal n’a pas le temps de faire de l’autoflagellation parce qu’elle travaille énormément. L’ancienne candidate à la présidentielle, convaincue de longue date par la démocratie participative, admet que "les Français veulent davantage être associés à des décisions qui les concernent".
Mais d’ailleurs, à propos de travail, Ségolène Royal est-elle prête à travailler avec l’opposition, comme l’a proposé l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin dimanche soir ?
"Il faut trouver les sujets. Je pense qu’une démocratie a besoin de respiration et aussi d’opposition. Parce que c’est stimulant l’opposition, d’une part. Et d’autre part, elle a besoin de convergence, de majorité d’idées.
"
La ministre de l’Ecologie explique alors que la préparation de la COP21 avec l’opposition à l’Assemblée nationale et le Sénat, s’est très bien passée. Ne voyant pas vraiment de terrain d’entente sur d’autres thématiques que l’écologie, elle conclut :
"Sur la COP21 nous pouvons parfaitement travailler avec les responsables de l’opposition et donc avec Jean-Pierre Raffarin s’il le souhaite.
"
Bon, au détail près que, la COP21, c’est fini.