LA RÉGION, RIEN QUE LA RÉGION, TOUTE LA RÉGION - On le sentait venir ces derniers jours au travers de ses prises de parole alambiquées sur le sujet dans l'entre-deux-tours des régionales. Désormais président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand le confirme sur le plateau du JT de France 2, lundi 14 décembre : il ne sera pas candidat à la primaire de 2016.
Il dit :
"J'ai décidé de ne pas être candidat à la primaire de droite et du centre.
"
Et de préciser, tel le Denis Brogniart de la politique, que cette décision est "irrévocable". Il avait pourtant été le premier des ténors de droite à jaillir des starting-blocks, en septembre 2012, et à annoncer sa candidature pour cette échéance... en pleine campagne pour la présidence de l'UMP.
Mais c'est fini, tout ça. Car Xavier Bertrand, ce candidat antisystème ulcéré par la politique des "salons parisiens" et des "états-majors", veut se consacrer pleinement à sa région, conquise face à Marine Le Pen. Dimanche soir, après l'annonce des résultats, il avait expliqué que cette campagne allait "changer à jamais [sa] façon de faire de la politique". Il confirme, sur France 2, avoir vécu cette période, au contact du terrain et "des gens", comme "un coup de poing dans la figure".
C'est pourquoi il ne veut plus s'occuper que de ça, et de rien d'autre. Xavier Bertrand confirme en effet qu'il va renoncer à son mandat de maire de Saint-Quentin... mais annonce aussi qu'il va démissionner de l'Assemblée nationale :
"Je vais quitter mon mandat de député.
"
Tiens, exactement comme Gérald Darmanin, lui aussi parlementaire et directeur de campagne de Xavier Bertrand pour les régionales : ce lundi, après avoir été élu conseiller régional du Nord dimanche, il a annoncé qu'il quittait l'Assemblée nationale.
Mais revenons-en à Xavier Bertrand. S'il renonce finalement à la primaire, c'est qu'il "ne [se] sent pas légitime" pour y aller. Un manque de compétence ? Que nenni. Il s'agit là d'être en cohérence avec son discours très critique envers la classe politique et ses échecs. Il explique :
"J’ai été ministre. J'ai entendu le message, ceux qui m'ont dit : 'Vous aussi vous avez été ministre, qu’est-ce que vous avez fait ?'
"
Il ajoute que la situation de la France est le résultat d'une "faillite collective". Or, "je fais partie de cette faillite collective", admet-il avec une grande franchise.
Aujourd'hui, il veut croire en l'action politique au niveau local, à la possibilité de recréer de l'emploi (et donc de "l'espoir") dans le Nord, pour ce qui le concerne. Il termine :
"Je demande à être jugé sur ce que je vais faire à la tête de cette région.
"