Malgré l'imbroglio autour de son éviction de la direction de LR, NKM joue sa carte pour la primaire

Publié à 19h36, le 14 décembre 2015 , Modifié à 19h51, le 14 décembre 2015

Malgré l'imbroglio autour de son éviction de la direction de LR, NKM joue sa carte pour la primaire
© AFP

ON S'EN FOUT ON Y VA - C'est le gros malentendu de la journée : l'éviction de Nathalie Kosciusko-Morizet de la direction de Les Républicains a-t-elle été actée ce lundi 14 décembre, au lendemain du second tour des régionales et de ses propos très critiques envers la stratégie du "ni-ni" ? L'AFP l'a annoncé à la mi-journée, citant des "sources concordantes". Mais Nicolas Sarkozy a depuis démenti, expliquant n'avoir annoncée que la nomination d'une "nouvelle direction" en janvier, sans citer personne. Qu'à cela ne tienne, NKM est partie bille en tête et abat ses cartes en vue de la primaire de la droite et du centre de 2016. 

Pourtant, la principale intéressée explique avoir eu vent de la nouvelle, comme tout le monde, par le biais de la fameuse dépêche de l'AFP, qu'elle aurait lue dans l'ascenseur au siège de LR, selon Marianne. Réagissant au quart de tour, la numéro 2 du parti a défouraillé devant les caméras de télé, au 15 rue de Vaugirard : "Croire que le parti se renforce en s'épurant, c'est une vieille idée stalinienne", a-t-elle lancé à l'attention de Nicolas Sarkozy. Si son limogeage n'était pas encore décidé (il semble toutefois l'être depuis un long moment), voilà qui est très certainement fait. 

Alors, perdu pour perdu, NKM y va à fond et en remet une couche, peu après 18 heures sur RTL. Elle annonce qu'elle "prend acte" de son éviction, tout en précisant qu'elle ne quitte pas le parti. Et elle balance deux-trois scuds de plus envers les ténors de LR pour mieux s'en détacher :

"

Le renouveau de la France, c'est pas courir après le FN, c'est pas un prénom.

 

"

Voilà visés à la fois Nicolas Sarkozy (critiqué en interne pour sa stratégie droitière et ses attentions pour les électeurs du parti d'extrême droite) et Bruno Le Maire (qui avait choisi comme slogan de campagne pour la présidence de l'UMP le fameux "Le renouveau, c'est Bruno"). Tous deux seront en lice pour la primaire. Par cette petite phrase, elle se présente donc comme une meilleure candidate qu'eux pour 2017. Pas une déclaration officielle d'entrée en campagne, mais presque. 

"Je n'échange pas mes convictions contre un poste", répète encore NKM sur RTL, ajoutant qu'elle "ne renvoie pas dos à dos le PS et le FN". Là encore, il s'agit pour elle de se dissocier de la totalité du bureau politique de LR (Jean-Pierre Raffarin mis à part), qui avait décidé de ne pas appeler à voter pour la gauche là où le FN était en tête aux régionales et lorsque les candidats LR étaient troisièmes. 

La petite musique de Nathalie-Kosciusko Morizet risque donc d'être jouée en permanence dans les semaines et mois qui viennent. D'autant que, d'après Marianne, la députée de l'Essonne a d'ores et déjà écrit un livre programmatique pour appuyer sa candidature. Pas encore virée, donc. Mais déjà en campagne. 

[BONUS TRACK]

De son côté, Jean-Christophe Cambadélis a visiblement raté le démenti de Nicolas Sarkozy. Ou alors il s'en fout. Le patron du PS a en effet vertement critiqué cette *décision* du président de LR de virer NKM tout en soutenant cette dernière dans l'affirmation de ses convictions, en fin d'après-midi :

 

"

Renvoyer son numéro 2 manu militari, je n'ai jamais vu ça !

"

Du rab sur le Lab

PlusPlus