Florian et Sophie ont lancé comme un défi : demeurer au Front national malgré les coups. Florian, c'est Florian Philippot, inévitable numéro 2 du parti accusé par certains d'avoir trahi les fondamentaux idéologiques de l'extrême droite - et de bien trop parler d'euro. Sophie, c'est Sophie Montel, "affreuse apparatchik" devenue proche du vice-président frontiste et qui aime régulièrement critiquer la position "anxiogène" du FN concernant l'immigration . Les deux sont aujourd'hui ciblés. Vendredi 30 juin, Sophie Montel a été exclue de la présidence du groupe FN à la région Bourgogne - Franche-Comté . L'élue a pu compter sur le soutien de Florian Philippot . "C'est mon amie et je n'abandonne pas mes amis", a déclaré ce dernier sur BFMTV.
La réciproque est vraie. Florian Philippot est l'ami de Sophie Montel et Sophie Montel n'abandonne pas ses amis. Dans un long article de Causeur , ce lundi 3 juillet, l'eurodéputée défend le n°2 frontiste. Elle dit :
"Je déteste l’injustice. Lutter contre l’injustice, c’est le fil rouge de ma vie politique. Et ce qui arrive à Florian [Philippot] est injuste.
"
Sophie Montel suggère donc ce que beaucoup supposent : les attaques lancées contre elles et contre Julien Acard et Antoine Chudzik, deux autres élus régionaux de Bourgogne - Franche-Comté suspendus du FN par Marine Le Pen, sont avant tout destinées à affaiblir Florian Philippot. Et cette vendetta annoncée est inexplicable selon elle. "Ce n’est pas logique. Cette stratégie a fait ses preuves. C’est celle de Marine [Le Pen]. Je n’ai jamais cru à l’union des droites. Elle non plus", avance Sophie Montel.
La prochaine étape pourrait être sanglante dans un parti qui aime bien couper les têtes. "Peut-être que je serai suspendue d’ici là et que ce sera aussi pour me défendre", dit-elle, le "d'ici là" renvoyant à la convocation, devant les instances du FN, de Julien Acard et d'Antoine Chudzik.
Si tel est le cas, il faudra plus qu'un tweet pour masquer les divisions frontistes.