Pour Védrine, intervenir en Syrie serait faire du Bush en Irak

Publié à 08h58, le 09 août 2012 , Modifié à 08h58, le 09 août 2012

Pour Védrine, intervenir en Syrie serait faire du Bush en Irak
Hubert Védrine, ancien ministre socialiste des Affaires étrangères, sur France 2 le 9 août 2012 (Capture d'écran)

Etape 2 de la riposte. Après Laurent Fabius dans Le Parisien, c'est Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères sous Lionel Jospin, qui a répondu au communiqué de Nicolas Sarkozy sur la Syrie. Il était l'invité de France 2 ce 9 août.

Selon lui, une intervention à l'heure actuelle en Syrie, contre l'avis de la communauté internationale, ressemblerait de trop à celle de George Bush en Irak en 2003. Une critique non dissimulée de l'"action rapide" voulue par Nicolas Sarkozy, quitte à outrepasser le double veto russe et chinois.

  1. Pas d'analogie possible entre Libye et Syrie

    Sur telematin.france2.fr

    Aujourd’hui, on ne peut pas parler de communauté internationale. Agir aujourd’hui ce serait agir seul, sans la Grande-Bretagne, sans résolution du Conseil de sécurité.

    On se retrouverait dans la même situation que George Bush en Irak en 2003. Et si la France a été remarquable dans l’affaire libyenne, ça n’aurait pas été possible sans la logistique de l’OTAN.

    Invité de France 2 ce 9 août, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine, est venu démonter l'idée de Nicolas Sarkozy d'intervenir plus rapidement en Syrie. Avec une image: celle de l'entrée en guerre de George Bush en Irak.

    Depuis que Nicolas Sarkozy a rédigé un communiqué commun avec le chef de l'opposition syrienne, appelant à une "action rapide de la communauté internationale" et constatant qu'il y avait "de grandes similitudes avec la crise libyenne", les socialistes doivent défendre la politique menée par François Hollande.

    C'est Laurent Fabius qui a entamé la riposte dans Le Parisien ce 9 août. Hubert Védrine, quant à lui, endosse le rôle de l'ancien ministre socialiste d'expérience et développe les mêmes arguments: les situations en Syrie et en Libye, où Nicolas Sarkozy avait poussé à l'intervention pour aboutir à la mort de Mouammar Kadhafi, ne sont pas comparables. A l'heure actuelle, Russie et Chine refusent de donner leur accord à l'ONU pour toute sanction ou intervention en Syrie.

    Ce qui m’a frappé c’est l’analogie entre Libye et Syrie.

    J’avais approuvé ce qui avait été fait en Libye, mais je vois surtout des différences entre les deux situations.

    Dans le cas de la Libye, il y avait un appel à l’aide des insurgés de Benghazi, soutenu par le Conseil de coopération des états arabes du Golfe, soutenu par la Ligue arabe.

    Après, les Russes et les Chinois râlaient mais la Ligue arabe avait demandé cette intervention. La Chine et la Russie avaient été hébétées par ça, et n’avaient pas osé mettre le veto.

    A l'inverse, à droite, le feu est ouvert contre l'"attentisme de François Hollande", voire contre son "amateurisme". Pour en savoir plus sur leurs réactions, lire cet article du Figaro.

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