SOCIOLOGIE ÉLECTORALE - Les municipales dans les grandes villes seront compliquées pour l'UMP. C'est ce que prédit Pierre Lellouche, invité ce mardi 11 juin de la matinale de Canal Plus. Et ce sera difficile pour une raison simple: les grandes villes de France sont notamment constituées de bourgeois. Et les bourgeois votent à gauche, selon lui.
Pierre Lellouche explique :
On a vraiment des gens qui ont de l'argent, qui sont de la vraie bourgeoisie, mais qui sont plutôt de gauche.
Mais alors, qui est de droite aujourd'hui ? Réponse de Pierre Lellouche :
Les familles traditionnelles, les gens qui sont dans les banlieues chics. Le sud de la France et les côtes. Un peu comme aux Etats-Unis.
Voir la vidéo à 25'00 :
La Matinale du 11/06 - Partie 2
Pierre Lellouche, qui a décidemment beaucoup réfléchi à la question, poursuit son développement :
Je pense qu'il y a une évolution sociologique profonde qui touche beaucoup le monde occidental et la France en particulier.
Au 19e siècle la bourgeoisie était de droite, aujourd'hui elle est plutôt de gauche, c'est marrant.
Et Pierre Lellouche d'expliquer que cette "évolution sociologique" est un handicap pour son parti :
A l'UMP on a surement eu du mal à être en phase avec cet électorat. L'image de modernité, jusqu'à maintenant était de gauche, je pense qu'elle va s'user avec le pouvoir.
Bonus Track : pourquoi NKM peut gagner Paris
Interrogé sur le mode de scrutin à la municipale parisienne, Pierre Lellouche commence par révéler que si le maire de Paris avait été élu au scrutin direct, il aurait été candidat : "J'avais envie de me faire Anne Hidalgo", lâche Pierre Lellouche.
Mais il a finalement décidé de ne pas y aller. Pour plusieurs raisons :
D'abord, j'ai 62 ans. Quand on part aux municipales c'est un investissement d'au moins deux mandats avec une chance de se planter au premier tour donc on part de 12 à 18 ans... 72 ans, bon, voilà...
Deuxièmement, je m'occupe de la politique étrangère de Monsieur Fillon, bon, on peut pas tout faire dans la vie.
Nathalie Kosciusko-Morizet est selon lui une meilleure candidate. Et dispose de sérieuses chances de gagner en 2014. En raison des faiblesses du Parti socialiste :
C'est chaud mais faisable parce que le gouvernement est dans l'état de popularité que vous savez, Hidalgo est pas bonne, Delanoë s'en va, le bilan est pas très bon à Paris franchement.
Le vote NKM, un vote par défaut, donc ? "Non, un vote de choix", répond Lellouche. Avant de conclure, parlant de l'UMP parisienne: "Attendez, on se soigne."