MORANOGATE - D’après Nadine Morano, invitée au JT de 20 heures de TF1, Nicolas Sarkozy a commis "une faute politique majeure" en l’évinçant des listes pour les élections régionales. Le président de Les Républicains doit, lui, croire l’exact contraire.
Outre la question des "valeurs" qui a poussé l’ancien chef de l’Etat à lâcher son ancienne protégée, il y a dans la décision de Nicolas Sarkozy, et de la commission d’investiture de LR, un aspect plus pragmatique, plus tactique. Certes, les centristes et l’ensemble des têtes de liste de la grande région Est ont mis la pression, menaçant collectivement de démissionner si Nadine Morano restait tête de liste départementales. Mais derrière se cache la crainte du Front national.
Comme l’écrit Le Figaro ce vendredi, selon des confidences faites par Nicolas Sarkozy, le dérapage de Nadine Morano, "s’il n’avait pas été sanctionné", risquait "de dissuader les électeurs de gauche", selon les mots du boss de LR. Autrement dit, Nicolas Sarkozy craignait qu’en cas de second tour face au FN, la droite républicaine ne bénéficie pas des reports de voix socialistes au nom d’un front républicain qu’il réfute pourtant pour son parti. Mais quand ça arrange et que ça peut servir sa propre victoire, ça ne se refuse pas.
"Le raisonnement sera encore plus valable pour la présidentielle, ajoute Le Figaro. D’où l’importance de ne pas alimenter le procès en ‘dérive droitière’".
En meeting à Béziers pour soutenir Dominique Reynié pour les régionales, jeudi 8 octobre, Nicolas Sarkozy a simplement justifié la sanction à l’égard de Nadine Morano par le fait que "personne ne portera le drapeau de notre famille en prétendant que la France est une race".
Du côté de la majorité, tous ont été prompts à condamner les propos de l'eurodéputée LR. Cette affaire, "c'est Human bomb pour Nicolas Sarkozy" , a même lancé la secrétaire d'Etat Laurence Rossignol.
[BONUS TRACK] "Pas du Chateaubriand!"
Nicolas Sarkozy a patienté jusqu'au dernier moment. Jusqu'aux derniers instants, il a attendu une lettre d'excuse de Nadine Morano pour éviter de la sanctionner. Une missive qui n'est jamais arrivée entre ses mains. Ce qui lui faisait faire ce commentaire :
"Il suffisait de quatre lignes, je ne lui demandais pas du Chateaubriand !
"
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