D'où vient le "président normal" ?

Publié à 20h50, le 17 août 2012 , Modifié à 13h44, le 19 août 2012

D'où vient le "président normal" ?
François Hollande, à la gare de Thionville, en janvier 2012. (Maxppp)

Et vous, savez-vous quand et comment est né le "président normal" ? Le Monde Magazine, dans son édition du 18 août, rafraîchit les mémoires rouillées. Au Lab, on confesse bien volontiers en être.

D'où vient donc l'expression ? Elle est arrivée un peu sans crier gare, a en croire Le Monde Magazine qui la date au 9 décembre 2010. 

Ce jour-là, François Hollande est en Algérie, accompagné de plusieurs journalistes, dont Karim Rissouli et Antonin André, qui ont suivi le candidat Hollande tout au long de sa campagne, jusqu’au dernier soir des élections.

Les deux journalistes ont publié, en mai 2012, L'homme qui ne devait pas être président (édition Albin Michel) où ils racontent la scène de la naissance du "président normal". 

Après la visite de la basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger, François Hollande, alors candidat potentiel à la primaire socialiste, prend le temps de répondre aux questions des journalistes.

A cette époque, l'affaire DSK n'a pas encore éclaté - elle ne le fera que 6 mois plus tard - le duel Sarkozy VS Strauss-Kahn était une des options possibles pour la présidentielle de 2012. "La presse, l'opinion veulent le bras de fer, Strauss-Kahn - Sarkozy, le choc des 'bêtes politiques'" détaille Le Monde Magazine.

Un journaliste l'interroge : "Monsieur Hollande, n'êtes-vous pas trop gentil pour un combat comme la présidentielle ? Pas assez mordant pour un homme politique ?"

Réponse franche de l'intéressé : "Moi, je ne suis pas pour prendre au collet mes adversaires, pour les clouer à un croc de boucher... Est-ce que je suis normal ? Oui. Et je vais vous dire : je pense que le temps d'un président normal est venu".

L'expression est née.

Et elle ne laisse pas son entourage indifférent : "[il] est surpris", souligne Le Monde Magazine qui explique que François Hollande interroge alors Kader Arfi, qui l'accompagne. Et l'hebdomadaire de rapporter le dialogue entre le futur président et le futur ministre :

- "T'en penses quoi ? C'est bien, non ?"

- "Président normal ? Oui, c'est pas mal du tout"

Reste ensuite à François Hollande à démocratiser l'expression, pendant sa campagne et le début de son mandat. 

Le Monde Magazine rapporte aussi les propos d'un très proche de François Hollande qui explique : "Nous n'y étions strictement pour rien mais on s'est tout de suite sentis à l'aise avec le concept"

> Voir aussi la vidéo du Monde.fr "François Hollande et la normalité : les coups de com' et les ratés".

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