Président, tu ne tweeteras pas…

Publié à 09h25, le 09 décembre 2011 , Modifié à 13h29, le 11 décembre 2011

Président, tu ne tweeteras pas…
Nicolas Sarkozy au siège de l'UMP en janvier 2006. (Maxppp)

Les plus hauts dirigeants doivent rester à l’écart du réseau social Twitter. Pour notre blogueur Guy Birenbaum, ils ont bien plus à y perdre qu’à y gagner… Et vous, qu'en pensez-vous ? Réagissez, débattez sur le Lab !

  1. Tweeter n’est pas jouer

    J’ai longtemps pensé et affirmé qu’un homme politique moderne de haut rang se devait de détenir un compte actif sur le réseau social Twitter .

    Mais plus j’observe ce réseau social, plus je pense que c’est une mauvaise idée; en particulier pour les leaders mondiaux.

    Ce n’est pas la mésaventure arrivée ces derniers jours au président russe Medvedev qui risque de me convaincre du contraire…

    Pour qui le scrute au quotidien, il apparaît évident que ce réseau est bien trop instantané, réactif voire addictif pour qu’un dirigeant mondial prenne le risque d’y communiquer personnellement, qui plus est à la veille d’une campagne électorale, comme c’est le cas en France ou aux Etats-Unis.

    Le moindre "fail" pourrait avoir des conséquences immédiates, tant les médias sont désormais focalisés sur les échanges qui s’y déroulent entre politiques (ou même entre journalistes…), faisant du moindre accrochage anodin un "incident" sérieux et surtout pris au sérieux.

    J’ajoute que le plus souvent personne ne croit que c’est bien le politique en personne qui tweete et pas l’un de ses conseillers, même si certains prétendent signer avec leurs initiales pour se signaler.

    Personne ne croira davantage qu’un élu de ce niveau prend le temps de répondre à ceux qui ne manqueront pas de l’interpeller. De ce point de vue la page facebook de Nicolas Sarkozy est un bon exemple : quel naïf peut imaginer que c’est le président qui la nourrit à la première personne ?

    On voit donc mal quel bénéfice un élu de haut rang pourrait tirer d’une présence sur Twitter, a fortiori vite chronophage.

    En revanche, Twitter doit impérativement être utilisé par ces élus.

    De manière à ce qu’ils soient informés des discussions qui s’y déroulent, des polémiques qui y démarrent, il est fondamental que nos dirigeants soient briefés par des notes exhaustives. De quoi y parle-t-on ? Qui dit quoi ? Quels sont les sujets qui montent ? Quels sont les enjeux qui ne sauraient tarder à émerger dans l’agenda médiatique…

    Autre exemple d’utilisation intelligente : avoir un compte-rendu quotidien exhaustif des échanges qui ont eu lieu sur le réseau après une prestation médiatique, un discours, une décision politique, etc. Ce genre d’analyses existe déjà et va devenir aussi nécessaire que des sondages qualitatifs ou des "médiascopies" réalisées sur des panels. 

    Rien n’empêche, enfin, ces élus de posséder un compte non actif, verrouillé, sous pseudo, leur permettant de suivre eux-mêmes, lorsqu’ils en ont le temps (a priori rarement…) certaines des discussions en cours.

    Twitter est, en effet, le meilleur capteur des pulsations du monde. Du coup, de la même manière qu’ils fréquentent parfois marchés et bistrots, ces leaders doivent suivre les conversations en cours dans ce "bistrot" mondial; l’anonymat du Web leur permettant en plus de savoir "pour de vrai" ce que l’on y dit à leur propos...

    Je recommande à nos "puissants" d’éviter soigneusement toute autre utilisation de Twitter.

    Car pour eux tweeter n’est pas jouer…

  2. Le mauvais procès fait à Eric Besson

    Sur Le Plus

    Réagissant au billet de Guy Birenbaum, Olivier Cimelière apporte sur Le Plus, son éclairage sur le lien fait entre la démotivation supposée d'Eric Besson et son activité frénétique sur Twitter.

    Sa contribution est à lire ici

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