Présidentielle : les événements de 2011 qui vont peser sur 2012

Publié à 17h42, le 28 décembre 2011 , Modifié à 18h57, le 28 décembre 2011

Présidentielle : les événements de 2011 qui vont peser sur 2012
Nicolas Sarkozy et François Hollande en Corrèze le 28 avril dernier. (Maxppp)

L'année 2011 a été riche en événements majeurs en France et dans le monde. Certains ont déjà influencé la campagne présidentielle, d'autres peuvent le faire d'une façon moins directe. Tour d'horizon en 6 points. Par Delphine Dumont, blogueuse pour le Lab.

  1. Les legs de 2011 pour 2012

    Le Printemps arabe - depuis décembre 2010 

    Seul printemps à avoir débuté en décembre, le Printemps arabe désigne la succession de mouvements de révoltes survenus dans plusieurs pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les peuples opprimés par des dictateurs utilisent Internet et les téléphones mobiles pour se rassembler et agir. Les manifestations durement réprimées se multiplient, l'effet de contagion joue à plein et c'est toute la région qui est bouleversée. Aujourd'hui encore, des peuples luttent pour établir la démocratie et sortir leur pays de l'enlisement où les avaient plongés les malversations des dirigeants.

    Ce bouleversement du paysage politique international aura forcément un retentissement important sur nos échanges et nos relations même s'il est encore difficile de dire à quel point et de quelle façon. Le prochain président devra pouvoir composer avec cette incertitude.

    Fukushima - 11 mars 2011

    Cet accident nucléaire majeur a définitivement cassé les garanties de sécurité que pouvaient nous donner les autorités. Bien sûr, il y avait eu Tchernobyl mais la centrale était mal conçue et mal entretenue. La même chose ne pouvait arriver dans les pays développés, nous assurait-on. Fukushima a prouvé que le risque était réel.

    La réaction de l'Allemagne a été une sortie précipitée du nucléaire. En France, EELV en a fait son argument principal et l'a imposé au Parti socialiste lors de leurs accords . Avec les atermoiements de François Hollande, on ne sait pas très bien ce qui en reste dans le programme du socialiste. Une chose est sûre : le nucléaire sera présent dans la campagne.

    La chute de DSK - 14 mai 2011

    Dominique Strauss-Kahn était désigné grand favori pour la présidentielle de 2012 dans les médias et dans la tête de nombreux Français. Son arrestation à New-York a été le début de la chute d'un homme très puissant, mais aussi une profonde remise en cause du Parti Socialiste et des médias accusés d'avoir caché la vérité.

    Les socialistes s'étaient organisés pour soutenir la candidature de DSK, il leur a fallu se réorganiser en catastrophe mais ils n'ont pu retrouver la crédibilité de l'ex-président du FMI.

    Les Indignés - depuis mai 2011

    Ces mouvements informels ont débuté en Espagne et ont été repris avec plus ou moins de succès dans plusieurs pays dont les Etats-Unis et la France. Les revendications sont aussi diverses que les participants. Divers partis ont tenté de récupérer les mouvements mais sans y parvenir.

    Les candidats auront du mal à s'adresser aux Indignés français à cause de leur hétérogénéité, mais ils ne pourront non plus ignorer la sympathie suscitée par le mouvement. À droite comme à gauche, il faudra montrer qu'on a entendu cette attente d'une autre politique, d'une autre société. Mission impossible ?

    Emeutes en Grande-Bretagne - août 2011

    Au cœur de l'été, les émeutes anglaises ont surpris par leur violence et leur contagion. Parties de Tottenham, un quartier de Londres, elles ont gagné plusieurs grandes villes comme Manchester, Liverpool ou Birmingham. C'est un écho direct aux émeutes de Villiers-le-Bel de 2007 et c'est en cela qu'elles risquent de peser sur l'élection présidentielle.

    Les mêmes causes semblent être à l'origine en Grande-Bretagne et en France, un mélange de frustrations dues à des discriminations et à la dureté de la vie dans les quartiers difficiles. Rien n'a changé depuis 2007, ces émeutes peuvent se reproduire à tout moment et les émeutes de Grande-Bretagne sonnent comme un triste rappel.

    La perte présumée du Triple A - fin 2011

    Les agences de notation sont les vraies vedettes de cette fin d'année. Qu'on les écoute, qu'on les méprise ou qu'on les vilipende, on ne peut plus les ignorer. Leur menace de dégrader la note française est considérée tantôt comme une menace de mort, tantôt comme un ennui très secondaire.

    Plutôt que de se concentrer sur le thermomètre, les candidats devront proposer des thérapies sérieuses au goût probablement amer sans, cependant, risquer de rebuter les électeurs. Le dosage de promesses attrayantes et de preuves de sérieux va être plus savant que jamais, d'autant qu'on ignore quelle séduction garde le rasage gratis.

    Electrice, le blog de Delphine Dumont
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