Prières de rue de l'hôpital Tenon : comment Anne Hidalgo botte en touche

Publié à 16h42, le 13 juillet 2013 , Modifié à 16h59, le 13 juillet 2013

Prières de rue de l'hôpital Tenon : comment Anne Hidalgo botte en touche
Anne Hidalgo et le docteur Emile Darai lors d'une visite de l'hôpital Tenon, à Paris (Maxppp - Christophe Petit Tesson)

Ambiance calme pour accueillir Anne Hidalgo ce vendredi 12 juillet à l'hôpital Tenon, à Paris. Pas de trace des anti-IVG de "SOS-Tout Petit" pour troubler la visite de campagne de la candidate socialiste. L'association manifeste régulièrement à proximité de l'établissement avec des prières de rue et des chants contre l'interruption volontaire de grossesse. 

Ces manifestations, qui ont notamment fait scandale en décembre 2012 , sont principalement le fait de cette association catholique intégriste. A cette occasion, la maire du 20e arrondissement, Frédérique Calandra, et les députés de Paris Fanélie Carrey-Conte et Denis Baupin avaient interpellé Manuel Valls et le préfet de Paris pour demander l'interdiction de ces manifestations et prières de rue. En vain. 

En visite au centre IVG de l'hôpital Tenon, Anne Hidalgo, candidate socialiste à la mairie de Paris, ne s'est pas engagée sur la même ligne que ses collègues élus parisiens. Au Lab, elle dénonce cependant ces manifestations, qu'elle juge "inadmissibles" : 

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Ces manifestations sont inadmissibles, il faut garantir la tranquilité des lieux, que les femmes puissent venir sans être dérangées par ces gens. (...)

Il y a un climat de radicalisation de certains groupes, c'est inquiétant. Ils sont agressifs, y compris avec les médecins. Il faut rappeler que c'est un droit fondamental.

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Mais interrogée sur les actions concrètes à mener contre ces manifestations, Anne Hidalgo laisse l'initiative au ministère de l'Intérieur et préfère ne pas s'engager quant à une demande d'interdiction, comme ont pu le faire certains de ses soutiens, député ou maire d'arrondissement : 

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L'interdiction n'est pas le sujet, je veux surtout que ces propos cessent, peu m'importe la modalité. L'important c'est d'écarter les menaces. Et l'interdiction est le travail du ministère de l'Intérieur.

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Lors d'une réponse écrite à une députée, Fanélie Carrey-Conte, Manuel Valls a déjà adressé une fin de non-recevoir aux demandes d'interdiction. Si la Place Beauvau avait assuré être "attentive à prévenir toute atteinte grave à l'ordre public afin qu'il ne soit pas fait un usage abusif des libertés d'expression et de manifestation", elle avait aussi évoqué la liberté de manifestation. 

A ses cotés pour la visite, Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement de Paris, explique au Lab avoir "écrit plusieurs fois à la préfecture" car "il s'agit d'un trouble à l'ordre publique". Mais à défaut d'avoir pu faire interdire ces manifestations, elle met en avant le compromis trouvé avec les forces de l'ordre :

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On a trouvé un compromis, la préfecture de police a été très aidante. Si on ne peut pas interdire ces manifestations, on les a écarté des entrées de l'hôpital. Ils gênent désormais moins qu'avant, et les femmes nes les entendent plus depuis l'hôpital. (...)

Satisfaite ? Non, tant qu'ils seront là et tiendront ce genre de propos, je ne serai pas satisfaite.

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En décembre 2012, elle s'indignait dans une note sur son compte Facebook de la présence de cette association aux abords de l'hôpital Tenon : 

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Dans notre République laïque, quelle que soit la religion, les appels à la prière dans la rue sont illégaux. Je rencontre prochainement le préfet, j’espère lui faire entendre enfin la raison.

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Voir la vidéo de l'époque, tournée par Télé Bocal :

Depuis, Xavier Dor, président de l'association SOS-Tout Petit est poursuivi pour entrave à l’IVG, après s'être introduit à 2 reprises en juin 2012 dans les locaux du Planning familial. Sont requis contre ce pédiatre à la retraite, 8.000 euros d’amende et un mois de prison avec sursis pour "pression morale et psychologique" et "actes d’intimidation", relate le Quotidien du médecin . Le jugement a été mis en délibéré au 16 septembre. 

Du rab sur le Lab

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