C’est un peu le recadrage du patriarche. Figure tutélaire de la gauche du PS, Henri Emmanuelli n’a pas donné sa bénédiction à Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, tous deux prétendants à la primaire du PS pour 2017. Loin de là.
Interrogé ce samedi 20 août par Sud Ouest , le député PS des Landes a expliqué tout le mal qu’il pensait et de la primaire en elle-même, et des candidatures des deux anciens ministres de François Hollande qu’il accuse de vouloir jouer une partition purement partisane et "solférinienne". Il dit :
"Benoît Hamon et Arnaud Montebourg sont irresponsables. Leurs candidatures relèvent d'une vision introvertie de la politique à l'intérieur de la gauche. Certains confondent disputer le leadership de la gauche au sein du PS et conquérir la présidence de la République.
"
Bim badaboum. C’est ce qui s’appelle se faire taper sur les doigts. Pour Henri Emmanuelli, cette démarche est avant tout médiatique et ne sert qu'à faire parler de soi, pas à gagner une élection présidentielle. Ce qu’il dénonce, craignant une multiplication des candidatures folkloriques :
"Les hommes politiques ont compris que s'ils n'étaient pas candidat à la présidence de la République, on ne parlait pas d'eux. On va en avoir des candidats et des candidates…
"
Sur le fond de la question de la primaire, l’ancien patron du PS se pose en légitimiste vis-à-vis d'une nouvelle candidature de François Hollande. Il se dit "hostile à une primaire si le président sortant est candidat". "Je trouve cela inadéquat, incongru et pour tout dire à la limite dangereux", prévient Henri Emmanuelli dans les colonnes du quotidien régional. Il espère par ailleurs que "cette primaire n'aura pas lieu".
Benoît Hamon s’est déclaré officiellement candidat à la primaire de la "belle alliance populaire" (PS et alliés) le 16 août tandis qu’Arnaud Montebourg doit dévoiler publiquement ses intentions, qui ne font plus trop de doute, dimanche 21 août.