C’est une de ses marottes. Pour François Bayrou, le Parlement manque de légitimité du fait de son manque de représentativité. Depuis plusieurs mois, dans ses interviews comme dans son ouvrage sur le courage en politique, le président du MoDem regrette que Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et lui-même ne siègent pas sur les bancs du Palais Bourbon.
Un regret qu’il a répété ce mardi 11 juin sur BFM TV où il déplore le recul de la majorité sur le non-cumul des mandats ainsi que sur la proportionnelle. "C’est reculer devant le parti. C’est faire passer l’intérêt du parti avant l’intérêt national", fustige-t-il.
Il faut que ces courants d’opinion entrent à l’Assemblée nationale. Il faut que l’extrême-droite, l’extrême-gauche et le centre, qui en sont exclus aujourd’hui alors qu’ils représentent 40% des Français, aient le droit légitime d’être représentés, de monter à la tribune, de dire des choses à l’Assemblée nationale qu’ils ne peuvent pas dire ailleurs.
Et le triple candidat centriste à l’élection présidentielle d’insister :
Ca ne me gène pas que les extrêmes soient présents à la tribune.
Pour le chantre de la moralisation de la vie publique et politique, le "pouvoir" porte une responsabilité dans cette absence et ce défaut de pluralisme :
C’est un devoir pour ceux qui organisent les institutions de faire que tous les courants du peuple français s’expriment. Pas qu’ils aient le pouvoir.
Entendus, représentés, mais sans pouvoir. La nuance est de taille.