Propos sur le juge Gentil : Henri Guaino accepte d'aller au tribunal ... mais avec ses 105 soutiens parlementaires

Publié à 11h21, le 16 mai 2013 , Modifié à 11h25, le 16 mai 2013

Propos sur le juge Gentil : Henri Guaino accepte d'aller au tribunal ... mais avec ses 105 soutiens parlementaires
Henri Guaino sur BFMTV le 16 mai 2013 (image BFMTV)

Si je viens, c'est avec ma bande. Depuis qu'une centaine de parlementaires ont décidé de le soutenir dans un texte publié dans Le Figaro, Henri Guaino, accusé d'outrage à magistrat après ses propos sur le juge Gentil et visé par une enquête préliminaire, a un nouvel argument pour dissuader la justice : il ne se rendra au tribunal qu'accompagné de ses 105 soutiens, qui ont tenu les mêmes propos que lui.

Il le dit ce 16 mai sur BFMTV :

J’irai devant un tribunal si je suis convoqué, devant un tribunal en citation directe puisque je reconnais les faits. Si l’Assemblée autorise la poursuite des poursuites.

Je souhaite d’ailleurs y aller avec tous mes collègues, sinon ce serait une inégalité devant la loi.

Dans cette lettre de soutien publiée le 11 mai, des députés comme Christian Jacob, Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez ont en effet repris la formule prononcée par Henri Guaino à l'encontre de Jean-Michel Gentil, juge qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt :

Comme lui, nous affirmons que le juge (...) a déshonoré un homme, a déshonoré les institutions et a déshonoré la justice en plaçant Nicolas Sarkozy en examen. (...)

Nous faisons nôtres publiquement, individuellement et collectivement, tous les propos tenus par Henri Guaino, entre le 22 et le 28 mars 2013, tels qu’ils sont reproduits dans la lettre de dénonciation de l’Union Syndicale des Magistrats

Une enquête préliminaire, confiée à la Brigade de répression de la délinquance sur la personne, a été ouverte après la plainte de l'USM pour "outrage à magistrat et discrédit jeté sur une décision de justice". Les policiers souhaitent entendre le député.

Henri Guaino a fait savoir qu'il refuserait de se rendre à cette convocation, refus qu'il réitère ce 16 mai et explique en trois temps :

L’enquête n’est pas nécessaire, mes propos ont été tenus publiquement, assumés et répétés, et maintenant tenus publiquement par 106 de mes collègues parlementaires. (...)

La brigade a autre chose à faire: il y a beaucoup de délinquants en liberté, à poursuivre, à pourchasser. (...) 

Dans la Constitution, il est écrit que nul membre du parlement ne peut être inquiété pour les opinions exprimées dans le cadre de l’exercice de son mandat.

Le député des Yvelines estime que se rendre à cette convocation de la Brigade serait "reconnaitre, au fond, le délit d'opinion". Il dit donc refuser de s'expliquer "dans le secret d'un cabinet" et n'acceptera que l'expression, publique, devant un tribunal ... mais avec ses 105 acolytes.

Notons que pour avoir à se rendre au tribunal, le Parlement doit d'abord lever l'immunité parlementaire d'Henri Guaino ... et donc des 105 autres députés. Chose dont l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy a parfaitement conscience.

Du rab sur le Lab

PlusPlus