MANUEL VALLS ET SA "BANDE" - Le ministre de l'Intérieur était l'invité samedi de l'émission "On n'est pas couché" sur France 2. Au lendemain de l'affaire Cahuzac, la question de savoir "qui savait ?" que l'ancien ministre du Budget était bien détenteur d'un compte en Suisse revient très fréquemment.
En tant que ministre de l'Intérieur, Manuel Valls a autorité sur une partie des services de renseignements de l'Etat. Il est par ailleurs proche de l'ancien conseiller sécurité de Nicolas Sarkozy, Alain Bauer. Or ce dernier avait affirmé au Monde, dès le mois de décembre 2012 :
"Mais évidemment, qu'il a un compte en Suisse !
"
Une petite phrase qui n'a été publiée par le journal qu'en avril 2013 , au lendemain des aveux de Jérôme Cahuzac .
C'est sur cette base que le chroniqueur Aymeric Caron interroge Manuel Valls, assurant avoir "du mal à croire" que les deux amis n'aient jamais parlé de l'affaire Cahuzac, comme le martèle le ministre de l'intérieur. Mais ce dernier persiste :
"J'ai une haute opinion de la fonction qui est la mienne. Je sais que là où je suis, il y a une frontière, une séparation très nette.
"
Aymeric Caron l'interrompt, pointant également ses bonnes relations avec le conseiller influent Stéphane Fouks, patron d'Havas Worldwide (ex Euro-RSCG) qui s'occupait de la communication de crise de Jérôme Cahuzac.
Le chroniqueur va jusqu'à parler de "bande", un terme immédiatement critiqué par le ministre de l'Intérieur, qui finit par trancher, en définissant "la fonction qui est la sienne" :
"Un ministre de l'Intérieur, c'est le ministre de l'Etat, et notamment de l'Etat de droit, et notamment des libertés, et donc je dois les respecter pleinement.
Un ministre de l'Intérieur doit clairement marquer la séparation.
Alain Bauer est un ami. Il a travaillé avec Nicolas Sarkozy, donc il ne peut pas travailler avec le ministre socialiste que je suis aujourd'hui.
"
Manuel Valls reste en cela fidèle à la ligne du gouvernement, notamment défendue par Pierre Moscovici la semaine dernière : les ministres ne savaient rien du compte de Jérôme Cahuzac. Il l'a redit sur France 2 samedi :
"Ne supposez pas forcément que ceux qui défendait Cahuzac était au courant !
"
Une séquence à retrouver ici (à la 57e minute).