L'AFFRANCHI - Un article de L'Express publié ce 5 décembre raconte comment François Fillon a peu à peu repris sa liberté vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.
Durant l'été, en pleine campagne pour obtenir ses parrainages, l'ex-Premier ministre se plaignait même d'être "harcelé" par les coups de téléphone de l'ancien président. Un "ami" rapporte ses propos :
"J'en n'en peux plus", lâchait-il, excédé.
François Fillon "n'a plus à faire allégeance"à Nicolas Sarkozy, souligne ce même ami.
Pour séduire les militants très sarkozystes durant sa campagne, l'ancien Premier ministre n'a tout de même pas trop pris ses distances, se fendant même d'une tribune en août pour défendre la politique internationale de l'ex-chef d'Etat. Le Canard Enchaîné rapportait alors ces propos :
Je suis obligé de défendre Sarko comme je le fais, parce qu'il faut que je gagne la présidence de l'UMP si je veux avoir le maximum de chances d'être candidat en 2017. Et, le problème, c'est que les militants qui vont voter sont sarkozystes.
Mais depuis la proclamation des résultats - il estime qu'on lui a "volé sa victoire" - "le processus d'autonomisation est définitivement enclenché". Nicolas Sarkozy a eu beau lui ordonner, comme à Jean-François Copé, une sortie de crise, menaçant de les désavouer publiquement en cas d'échec, l'ancien chef de gouvernement n'a pas capitulé. Ce qui fait dire à son ancien ministre Henri de Raincourt, toujours dans L'Express :
Il est seul en scène. Il n'a pas de supérieur, c'est lui le patron.