Aimer Sarkozy, prérequis pour prendre la tête de l'UMP ?

Publié à 14h48, le 23 août 2012 , Modifié à 16h02, le 23 août 2012

Aimer Sarkozy, prérequis pour prendre la tête de l'UMP ?
François Fillon, Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé (montage via Maxppp et Reuters)

Les camps Copé et Fillon ont une nouvelle raison de s'écharper : qui des deux respecte le mieux Nicolas Sarkozy ?

Depuis que François Fillon a estimé dans Le Point du 23 août que l'ancien président pouvait manquer de sérénité et de pragmatisme, les membres de la "team Copé" parlent de "revirement" et de "désaveu"à son égard.

Etre le plus fan de Nicolas Sarkozy, voilà le nouvel enjeu pour les équipes concurrentes. Et ce pour une bonne raison : la majorité des sympathisants UMP est favorable au retour de l'ancien président. Il faudra donc en passer par là pour avoir leur vote en novembre.

  1. "Le problème c'est que les militants qui vont voter sont sarkozystes"

    Sur lepoint.fr

    La "team Copé" est en action. Depuis l'interview de François Fillon au Point le 23 août, sorte de pré-programme pour sa candidature à la présidence de l'UMP, les soutiens de Jean-François Copé contre-attaquent.

    Leur mot d'ordre : l'ex-Premier ministre renie Nicolas Sarkozy.

    Dans cette interview à l'hebdomadaire, François Fillon est interrogé sur sa définition du sarkozysme. Le candidat sort la boite à louanges :

    C'est une énergie considérable, et une volonté de ne pas se laisser enfermer dans des schémas établis. Et beaucoup de sang froid dans la gestion des crises.

    Mais à la question suivante, François Fillon se permet une pointe de critique. On lui demande ce qu'est le fillonisme à ses yeux. Il le compare alors au sarkozysme :

    Cela pourrait être une approche plus sereine et pragmatique des choses.

    Nicolas me disait souvent: "Tu es trop prudent." Je lui répondais : "Oui, mais toi, parfois, tu vas trop vite."

    Et l'ex-Premier ministre de poursuivre en disant qu'il se reconnait dans l'approche de "Pompidou". Pour les copéistes, il y a affront : aucune remarque n'est tolérée contre l'ancien chef d'Etat.

    Valérie Rosso-Debord dégaine la première par un communiqué : elle voit dans ces propos "en creux une définition somme toute très négative de l'ancien président" :

    Etrange revirement que celle d'un homme qui durant cinq années n'a pas jugé utile de se désolidariser de l'action du président mais qui à la première occasion prend des distances qu'il n'a jamais su marquer dans l'action.

    Même "étonnement" chez le député du Nord Sébastien Huyghe :

    Aujourd'hui, alors que la majorité socialiste se complaît dans l'antisarkozysme primaire, François Fillon, emboîtant le pas à son intime Roselyne Bachelot, prend ses distances avec l'ancien président.

    Idem chez la députée de la Marne Catherine Vautrin :

    @fdebeauce prend ses distances avec Sarko dont il fut PM pendant 5 ans, fidelité et esprit de rassemblement pour la Présidence de l'UMP???

    — Catherine Vautrin (@CaVautrin) Août 22, 2012

    Bref, l'image d'un François Fillon non respectueux est en train d'être forgée par la team Copé.

    Pourquoi de telles réactions ? Le respect de l'"héritage sarkozyste" est un point essentiel dans la bataille qui se joue pour la tête de l'UMP. Selon un sondage Ifop, 53% des sympathisants UMP souhaitent le retour de Nicolas Sarkozy dans la vie politique et pour la présidentielle de 2017. Pas question dans ces conditions de le désavouer, les candidats ont besoin des voix sarkozystes.

    François Fillon lui-même en a conscience, comme le révélaient ces propos rapportés par le Canard Enchaîné le 14 août :

    Je suis obligé de défendre Sarko comme je le fais, parce qu'il faut que je gagne la présidence de l'UMP si je veux avoir le maximum de chances d'être candidat en 2017.

    Et, le problème, c'est que les militants qui vont voter sont sarkozystes.

    L'ex-Premier ministre a donc pris soin de défendre la politique internationale de Nicolas Sarkozy dans une tribune du Figaro le 14 août et de raconter ses "contacts réguliers par téléphone".

    Jusqu'ici, les candidats Copé et Fillon étaient à égalité dans leur éloge de l'ancien président. Mais ça, c'était avant l'interview au Point.

    A lire également sur Le Lab :

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