Copé/Fillon : le jeu des sept erreurs

Publié à 14h50, le 21 août 2012 , Modifié à 15h49, le 19 septembre 2012

Copé/Fillon : le jeu des sept erreurs
Jean-François Copé et François Fillon en septembre 2011 (Maxppp)

François Fillon et Jean-François Copé s'opposent pour la tête de l'UMP mais quelles sont leurs différences ? Les deux ont été des chevilles ouvrières du quinquennat de Nicolas Sarkozy - l'un à Matignon, l'autre en tant que secrétaire général de l'UMP -  chacun a défendu et défend toujours son bilan et aucun n'appartient à un courant minoritaire comme celui des centristes ou de la Droite populaire. Alors pourquoi choisir l'un plutôt que l'autre ?

Conscient que leurs candidats ont beaucoup de points communs, chaque équipe de campagne tente de créer des lignes de divergence sur le fond et sur la forme. Le Lab a commencé à en établir la liste. Eléments de parcours, prises de position, vision du parti ...

Aidez-nous à compléter ce remix du jeu des sept erreurs.

Edit : article mis à jour le 19 septembre. 

  1. 29 septembre : mariage homosexuel, faut-il un référendum ?

    Nouveau point de divergence entre les deux prétendants à la présidence de l'Elysée. Sur la question du mariage homosexuel, François Fillon explique en privé, d'après une confidence racontée par L'Express, qu'il est opposé à un référendum sur la question. 

    L'ancien Premier ministre estime que le risque de division est trop élevé pour que ce sujet soit traité par un référendum. "Cela risquerait de favoriser les excès dans les deux camps", écrit l'hebdomadaire. 

    François Fillon considère que "le pays se déchirerait, or, il faudra bien continuer de vivre ensemble après cet épisode". 

    Jean-François Copé, lui, est favorable à un référendum. Au moins par principe. Le secrétaire général de l'UMP affirme qu'il n'est, "par nature, jamais hostile à ce qui peut permettre d'avoir un débat constructif avec les Français". 

    Il s'est exprimé de la même manière en faveur d'une consultation sur le sujet du droit de vote des étrangers hors Union européenne aux élections locales. 

     

  2. 21 août : Dossier syrien, faut-il discuter avec la Chine ou avec la Russie ?

    Question de fond. Les candidats Copé et Fillon viennent de trouver leur première ligne de divergence : la Syrie. Les deux ne s’écharpent pas sur l’idée d’une intervention militaire, ils s’accordent sur le fait que François Hollande est coupable d’ "immobilisme" et partagent une même idée : tout faire pour convaincre la Russie et la Chine de se rallier à l’ensemble de la communauté internationale.

    Où se trouve donc la différence ? Eh bien les deux candidats s’opposent sur l’interlocuteur à privilégier. En clair, quand François Fillon veut parler avec les Russes, Jean-François Copé préfère s’entretenir avec les Chinois.

    C’est François Fillon qui a avancé en premier l’idée d’un dialogue avec la Russie, réticente à toute implication, pour faire avancer les choses en Syrie. Pour cela, il a publié une tribune le 13 août dans Le Figaro. On pouvait y lire :

    La solution est en Russie. François Hollande doit payer de sa personne et se rendre à Moscou pour discuter, les yeux dans les yeux, avec Poutine. Je sais que ce sera difficile. Mais c’est lui qui a la clé.

    Que nenni lui rétorque indirectement Jean-François Copé le 21 août sur BFMTV : la solution, ce ne sont pas les Russes mais les Chinois. L’idée lui vient d’un de ses premiers soutiens, Jean-Pierre Raffarin :

    Quand on est le président de la cinquième puissance économique du monde, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, on prend son bâton de pèlerin. (…)

    On va voir les Chinois qui sont l’un des acteurs clefs, auxquels personne ne songe dans les commentaires, par rapport à la résolution de cette tragédie.

  3. 21 août : Le président de l’UMP est-il le candidat pour 2017 ?

    Séquence "vie du parti". Quand François Fillon établit clairement un lien entre le choix du président du parti et celui du candidat pour 2017, Jean-François Copé tente désormais de déconnecter au maximum les deux échéances.

    D’un côté, on a ainsi l’ex-Premier ministre qui estime que le congrès de novembre sera "une primaire avant l’heure" et qu’elle donnera une "vraie légitimité" au vainqueur pour concourir en 2017. Son équipe de campagne ne s’en cache pas, comme Valérie Pécresse qui a toujours décrit l’ascension de François Fillon comme un parcours en trois étapes : l’élection par les militants en 2012, sa confirmation à la primaire de 2016 puis sa campagne pour la présidence de la République en 2017.

    De l’autre côté, Jean-François Copé a construit son discours en opposition, suivant de plus en plus la ligne d’Alain Juppé : pour lui, il faut déconnecter les deux échéances. Il le répète au micro de BFMTV le 21 août :

    Le débat de l’automne n’est pas là pour désigner le successeur de Nicolas Sarkozy en 2017. C’est d’ailleurs en cela que j’ai une petite divergence avec François Fillon qui évoque l’idée que ce congrès serait une primaire avant l’heure. Ce n’est pas mon point de vue. Le mandat c’est 2012-2015.
     

  4. 21 août : La bataille du maire contre le Premier ministre

    Guerre des CV. Ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy contre ancien ministre de Jacques Chirac : au niveau du curriculum vitae, Jean-François Copé part a priori perdant. Les soutiens de François Fillon ont bien compris que la "stature" de leur candidat était un atout. Ils n’hésitent pas à la mettre en avant, comme ces 142 élus et cadres parisiens dans un appel publié le 19 août :

    (…) Nous pensons qu'un homme d'Etat, Premier ministre qui a loyalement gouverné la France au côté de Nicolas Sarkozy au cours des cinq dernières années dans des circonstances particulièrement difficiles, est le mieux placé pour présider l'UMP et la mettre en ordre de bataille.

    Et c’est Jean-Pierre Raffarin le 21 août sur RTL qui donné le ton de la réplique : Premier ministre peut-être, mais son poulain Copé est un maire. Et ça, c’est important en vue de la première bataille à venir pour l’UMP, celle des municipales :

    Je pense que Jean-François Copé est sans doute le mieux, notamment grâce à son expérience dans la ville de Meaux. Il a montré sa capacité à gagner Meaux avec un score formidable.

    C'est pour moi très important, dans la bataille de 2014, d'avoir un maire capable de nous conduire à l'alternance lors des municipales.

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