SOUVIENS-TOI – "Il est évidemment nécessaire, légitime, indispensable que chacun respecte la loi". La phrase est de Michel Sapin, en réponse à Paul Polman, le directeur mondial d'Unilever, qui a mis en garde, la veille, le gouvernement, dans une interview au Figaro.
Mais derrière l’apparent accord entre les deux hommes, le ministre du Travail en profite pour écorner l'image de vainqueur du directeur en rappelant que : "[les] deux plans sociaux présentés par Unilever ont été annulés parce qu’ils étaient contraire à la loi".
"Si la France ne respecte pas ses lois..."
Il est évidemment nécessaire, légitime, indispensable que chacun respecte la loi.
La phrase vient de la bouche du ministre du Travail, Michel Sapin, prononcée mardi 21 août, sur Europe 1.
Une réponse adressée à Paul Polman, le patron mondial du groupe Unilever qui, dans une interview au Figaro publiée la veille, mettait en garde le gouvernement :
Si la France ne respecte pas ses lois, cela fera peser un risque sur les investissements en France.
Une mise en garde avancée au regard de la décision, le 20 avril 2012, du tribunal de grande instance de Marseille qui validait le troisième plan de sauvegarde de l'emploi de Fralib - auquel la CGT a fait appel. L'audience doit avoir lieu mi-octobre - et qui organise la fermeture de l'usine.
Mais derrière l’accord apparent entre les deux hommes, Michel Sapin en profite pour écorner l’image de victorieux patron mondial d’Unilever.
Et rappel que les deux premiers plans sociaux ont été retoqués :
[...] je constate que deux plans sociaux présentés par Unilever ont été annulés parce qu’ils étaient contraires à la loi. Donc, les premiers qui doivent respecter la loi ce sont les entreprises, les chefs d’entreprises.
Que chacun respecte la loi, les chefs d’entreprise, les salariés et l’Etat, et les choses iront beaucoup mieux.
Le TGI de Marseille a en effet retoqué le premier, en février 2011, "avec interdiction de mettre en oeuvre son plan de sauvegarde de l'emploi, en raison 'd'irrégularités manifestes'" explique Le Parisien.
Quant au second, validé en premier instance il a été retoqué par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui l'a jugé "sans valeur", explique Le Point le 17 novembre 2012.
Quelques minutes plus tard, il reviendra sur l'annulation des deux premières annulation, et insistera sur leur caractère "illégal" :
Deux fois de suite les plans sociaux présentés par la direction de cette entreprise ont été annulés parce que illégaux.
Y’a aujourd’hui un contentieux : celui qui est chargé de dire ce qui est légal ou illégal c’est pas le président d’Unilever c’est le tribunal qui est saisi.
Depuis le 11 mai 2012, une partie des salariés occupent les locaux de l’usine Fralib, dans les Bouches du Rhône, explique Le Monde. Une usine que veut fermer Unilever depuis dix-huit, pour délocaliser la production de thé et infusions Eléphant.
Le 16 mai, le TGI de Marseille ordonnait leur expulsion avant le 1er juin. Depuis, c’est l’impasse.