Alors que l'UMP se déchire autour des parrainages, François Hollande reçoit à l'Elysée deux chefs d'Etat controversés. Ce mardi, Blaise Compaoré, président du Burkina-Faso, et Ilham Aliev, Président de l'Azerbaïdjan, se rendent à au Palais de l'Elysée pour rencontrer le chef de l'Etat.
Pas de visite en catimini, tout cela est très officiel et est signalé dans l'agenda du président de la République.
La venue de Blaise Compaoré provoque la colère des associations de défense des droits de l'Homme. Le chef d'Etat est au pouvoir depuis 1987 et est impliqué dans l'assassinat de Thomas Sankara, son prédécesseur. Sa veuve reproche à Blaise Compaoré de ne pas avoir ouvert d'enquête officielle sur la mort de son mari.
L'homme est toutefois le médiateur de la Cédéao (communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) dans la crise malienne.
La réception d'Ilham Aliev fait également grincer des dents. Le dirigeant azéri est critiqué pour avoir gracié Amil Safarov, le meurtrier d'un officier arménien. En 2004, le meurtrier assassine à coups de hache un militaire arménien et huit ans après les faits, Ramil Safarov a été gracié et accueilli en héros national dans son pays natal.
A Paris, il a été reçu à l’occasion de l’inauguration des nouvelles salles du département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, dont l’Azerbaïdjan est l’un des mécènes. François Hollande a appelé "l’Azerbaïdjan à prendre les mesures nécessaires pour rétablir un climat de confiance avec l’Arménie".
Une visite à laquelle la presse n'était pas la bienvenue, selon le tweet du journaliste Gilles Klein. "Cour de l'Elysee interdite aux journalistes pendant la visite du dictateur azerbaïdjanais selon un photographe present sur place", écrit-il sur le réseau social.
Le 23 juillet dernier, François Hollande recevait déjà un chef d'Etat controversé. De manière plus secrète, aucune mention sur l'agenda élyséen, le président socialiste accueillait le roi deBahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, "à la tête d'une dynastie sunnite au pouvoir depuis deux cents ans" et qui "réprime dans le sang la révolte chiite", comme le souligne Le Point.