SENS DU TIMING - Ce 9 mai au matin, Jean-Christophe Cambadélis prophétise sur son blog la candidature de François Fillon en 2017. Quelques minutes plus tard, l'AFP cite l'ancien Premier ministre, au Japon, qui déclare qu'il sera candidat "en 2017 quoi qu'il arrive".
C'est au lendemain de la diffusion d'un documentaire sur Nicolas Sarkozy dans lequel François Fillon règle ses comptes avec l'ancien président, que Jean-Christophe Cambadélis se fend dudit billet de blog titré "FOG lance Fillon". Il théorise :
Si un jour François Fillon a un avenir, cela aura commencé par le documentaire de "FOG" de France 3 sur Nicolas Sarkozy. [...]
On comprend que Nicolas Sarkozy laisse de plus en plus transparaître son envie de revenir. Le match Sarkozy / Fillon vient de commencer.
Heure de publication de son billet de blog: 9h15. La dépêche de l'AFP annonçant la déclaration de candidature de François Fillon tombe à 10h02 exactement, soit trois quarts d'heure plus tard.
Une proximité dans le temps qui inspire au Lab cette question : Jean-Christophe Cambadélis est-il l'oracle de la classe politique française ? S'il admet avoir bien ri lui aussi, le député de Paris nous coupe dans notre élan :
Je suis pas devin, arrêtons les conneries !
Mais si certains m'appellent et conversent avec moi, c'est parce que j'analyse les choses.
Jean-Christophe Cambadélis développe sa théorie : depuis plusieurs mois, le match Fillon/Sarkozy se dessine lentement mais surement. Exemples à l'appui :
Ça fait déjà un moment que j'avais analysé que Fillon et Sarkozy se marquaient à la culotte. C'était peut-être les raisons des déboires de l'UMP.
Par exemple, lorsque Fillon a fait son meeting à la Mutualité, dès le lendemain on avait une interview de Sarkozy dans Valeurs Actuelles...
Il y a deux jours, Sarkozy laissait entendre qu'il serait obligé de revenir. Tout ceci rapporté au documentaire d'hier soir de FOG dans lequel on n'apprenait rien si ce n'est l'ambition de Fillon...
J'en ai conclu qu'on était à la veille de quelque chose...
Et ce quelque chose ne fût finalement pas une déclaration en bonne et dûe forme, mais une confidence à quelques journalistes dans un hôtel tokyoïte, grand cordon de l'Ordre du soleil levant à la main.