Quand la présidentielle inspire la culture

Publié à 14h59, le 30 mars 2012 , Modifié à 10h16, le 31 mars 2012

Quand la présidentielle inspire la culture
Librairie à nancy, le 22 février 2012 (Maxppp)

Si la culture n'est pas au centre des débats pour la campagne présidentielle, la campagne, et plus généralement la politique, est, elle, une grande source d'inspiration pour la culture.

C'est ce que relève notamment le site Evene, dans son dossier "Présidentielle 2012 : la culture en campagne". Et la création d'un nouveau "mook" (contraction de magazine et book), appelé "Charles" vient le confirmer. Le dossier du premier numéro est consacré au "gouvernement des écrivains".

  1. Livres, BD, films, pièces de théâtre

    Sur evene.fr

    • Bien sûr s'il y a pléthore de livres qui parlent politique dans les librairies ces derniers temps, c'est davantage parce que pour tout candidat à la présidentielle, l'écriture d'un livre, ou au moins sa signature, est un passage obligé.
    • Au théâtre, Evene conseille d'aller voir "En ballotage", au théâtre Clavel à Paris, du 30 mars au 5 mai. L'histoire ? Le site la résume ainsi :

    Comment sortir du placard quand on est un jeune homme de droite sur le point de se marier et de devenir député ? La pièce ‘En ballotage’ donne chair à des questions que la campagne présidentielle évite soigneusement

    • Les films sur le pouvoir étaient nombreux l'année dernière. Si vous ne les avez pas encore vus : "L'Exercice de l'Etat" avec Olivier Gourmet et Michel Blanc, "La Conquête" avec Denis Podalydès.

    A l'affiche depuis le 21 mars : "Hénaut président". Pour la présidentielle de 2007, c'était une série diffusée sur Paris 1ère. Pour 2012, c'est un long métrage avec Olivier Gourmet (encore lui !).

    • Vu à la télé : "Les hommes de l'ombre" sur France 2, avec Nathalie Baye, fin janvier 2012. Cette fiction portait sur un "combat fratricide entre deux conseillers en communication dans les coulisses d’une campagne présidentielle sous haute tension"...Réaliste cette fiction ? François Bayrou a repris, bien malgré lui, à son compte, le slogan de la candidate imaginaire, "La France solidaire".
  2. "Charles", le petit nouveau

    Sur la-tengo.com

    J’en suis venu à la conclusion que la politique est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux politiciens

    C'est cette citation de Charles de Gaulle, pastichant Georges Clémenceau, qui décrit le mieux l'ambition de ce nouvelle revue trimestrielle, "Charles". "Charles" en hommage donc à de Gaulle, mais aussi à Péguy ou à Baudelaire, explique Arnaud Viviant, son rédacteur en chef à enviedecrire.com.

    Son premier numéro est en vente depuis le 7 mars. L'édito est signé François Mitterrand et le dossier est intitulé "Le Gouvernement des écrivains", dont voici la composition :

    • Flore Vasseur : Ministre de l’Économie et des finances
    • Francois Bégaudeau : Ministre de l’Éducation
    • Nicolas Ksiss-Martov : Ministre des Sports
    • Hélèna Villovitch : Ministre de la Fin (du nucléaire)
    • Frédéric Beigbeder : Ministre de la Culture
    • Lola Lafon : Ministre de l’Intérieur
    • Emmanuel Pierrat : Garde des Sceaux
    • Frédéric Ciriez : Ministre de la Défense
    • Vincent Hein : Ministre du Commerce extérieur
    • Antoine Buéno : Ministre du Budget
    • Shumona Sinha : Ministre de l'Émigration
    • Mathias Énard : Ministre des Affaires étranges
    • Bénédicte Martin : Ministre de la Condition féminine
    • Martin Winckler : Ministre de la Santé
    • Arnaud Viviant & Stéphanie Moisdon : Ministres des Arts et des artistes

    Chacun des "ministres" a proposé un programme de trois-quatre pages tantôt réaliste, tantôt poétique, parfois agrémenté de cartes, de graphiques...Bégaudeau annonce ainsi la suppression de l'école obligatoire. Nicolas Kssis-Martov veut autoriser le dopage, au nom de la garantie "de la qualité du spectacle sportif". Ou encore Frédéric Beigbeder dissoudra son propre ministère, parce que "laissons l’art se débrouiller avec sa gratuité mondialisée".

    Leurs "slogans" ne manquent pas d'humour en tout cas. Emmanuel Pierrat, Garde des Sceaux, proclame ainsi "Ni surveiller, ni punir". Ou encore Bénédicte Martin, à la Condition féminine : "Je déclare qu'une femme a le droit d'être folle".

Du rab sur le Lab

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