Ben Barka, Copernic, Ouvéa, Nanterre...

Publié à 11h49, le 20 mars 2012 , Modifié à 15h13, le 20 mars 2012

Ben Barka, Copernic, Ouvéa, Nanterre...
Attentat de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980 (Maxppp)

Ben Barka, Copernic, Ouvéa, Nanterre. Autant de noms propres qui ont marqué l'inconscient collectif français et qui se sont déroulés juste avant des élections présidentielles, comme la tuerie de Toulouse lundi.

Libération revient sur ces événements dans son article intitulé "D'Ouvéa à Nanterre, quand la violence bouscule l'élection". 

Le Lab propose une plongée dans les archives, pour se remémorer quelle avait été l'attitude des hommes politiques, confrontés à de tels événements à la veille d'une échéance électorale.

  1. L'enlèvement de Ben Barka en 1965

    Sur rfi.fr

    29 octobre 1965 : Mehdi Ben Barka, leader de l’opposition marocaine, est enlevé en plein Paris devant la brasserie Lipp. Pourtant, le 4 novembre 1965, le général de Gaulle déclare sa candidature pour la première présidentielle de la Ve République, sans aucune mention de l'enlèvement de Ben Barka, qui deviendra disparition : 

  2. 1980 : VGE convaincu d'avoir "perdu les élections" dans les cendres tièdes de la rue Copernic

    Sur francesoir.fr

    3 octobre 1980 : Une bombe explose devant la synagogue de la rue Copernic, faisant quatre morts et soixante blessés. Raymond Barre, Premier ministre de l’époque, condamne "un attentat odieux qui voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue" et qui a aussi "frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic". 

    Quelles réactions, pendant ce temps-là ?

    "De l’Elysée, Valéry Giscard d’Estaing se tait, s’abstient publiquement", rappelle France Soir, dans un article basé sur le documentaire Rue Copernic, histoire d’un attentat, de Jean Chichizola et Laurent Jaoui, diffusé sur France 2, en 2010.

    Et, le 10 mai 1981, François Mitterrand remporte l'élection présidentielle. 

    Toujours d'après France Soir, VGE jugera plus tard, devant ses conseillers : 

    "Avoir en partie 'perdu les élections' dans les cendres tièdes de la rue Copernic"

  3. 22 avril 88 : Ouvéa

    Sur liberation.fr

    22 avril 1988 : "A deux jours du premier tour de l’élection présidentielle, le bout du monde fait irruption dans les débats", raconte Libération. A Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, la gendarmerie de Fayaoué est "attaquée par des indépendantistes kanaks du FLNKS". "Quatre gendarmes sont tués. Seize autres sont pris en otage et conduits au nord de l’île dans la grotte de Gossanah."L’assaut est "donné le 5?mai 1988 à la veille du second tour, le candidat, Jacques Chirac, et le ministre, Bernard Pons, jouant la carte du pire à des fins électorales évidentes si l’on en croit les confidences de l’ancien responsable du GIGN, lequel souligne les possibilités de négociation existant alors et délibérément écartées par le gouvernement", rapporte L'Humanité. Dix-neuf Kanaks et deux militaires sont tués. Deux jours après l’assaut, Mitterrand est réélu.

  4. 2002 : Nanterre et Papy Voise

    Sur arretsurimages.net

    Dans la nuit du 26 au 27 mars 2002 : Le conseil municipal de Nanterre commence à 19 heures, et dure cinq heures. A son issue, Richard Durn, 33 ans, tue huit élus, en blesse 19. A lire sur Le Lab.

    18 avril 2002 : Paul Voise, un retraité de 72 ans vivant dans un pavillon délabré à Orléans, est agressé chez lui, par deux individus décrits comme "jeunes", mais qui n’ont jamais été identifiés. Sa maison est incendiée. L'affaire, "qui illustre le thème de l'insécurité, est lourdement reprise dans tous les médias, et dans les JT de TF1, France 2, France 3 du vendredi 19 et du samedi 20 avril 2002, à la veille du 1er tour de l'élection présidentielle qui verra l'élimination de Jospin, au profit de Le Pen qui affrontera Chirac au second tour", rappelle Arrêt sur Images.

  5. A l'étranger, l'exemple des attentats de Madrid en 2004

    Sur elysee.blog.lemonde.fr

    Le 11 mars 2004, Madrid est frappée par quatre attentats terroristes, en pleine campagne électorale.

    Une heure après, le conservateur Jose Maria Aznar les attribue à l’organisation séparatiste basque ETA :

    ...Alors qu’il s’agissait d’Al-Qaida. "La manipulation avait fait perdre au parti de M. Aznar les élections et divisé le pays", selon Arnaud Leparmentier, journaliste au Monde.

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