"Je ne l’exonère pas." Dans une interview à Jeune Afrique, publiée ce 19 décembre, Rama Yade revient sur son livre, Carnets de pouvoir 2006-2013, et sur les critiques qu’elle y émet à l’encontre de Nicolas Sarkozy.
L’ancienne secrétaire d'État aux droits de l'Homme puis aux Sports, alors à l’UMP, assume ses propos et va jusqu’à déclarer qu’elle pensait "choquer" les partisans et proches de l’ancien chef de l’Etat :
Je pensais d'ailleurs que le livre allait choquer les sarkozystes.
"Cela n'a pas été le cas", regrette-t-elle presque, ajoutant :
Éprouver de l'affection pour le président ne doit pas dispenser de juger son action avec lucidité.
Ex-secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade, aujourd’hui à l’UDI, reconnait également avoir dû "choisir entre [son] travail et [sa] loyauté politique".
"J’ai fait le choix de faire mon travail et je l'ai payé cher", affirme-t-elle en pensant notamment à l’invitation de Mouammar Kadhafi pour le défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées. En 2008.
Et la vice-présidente du Parti radical de Jean-Louis Borloo de déplorer la dualité des personnalités politiques, tiraillées entre ces deux options. Un tiraillement auquel Nicolas Sarkozy n’a pu se soustraire.
Ainsi déclare-t-elle, à propos de cette forme de schizophrénie politique :
C'est donc vrai que Sarkozy porte en lui cette contradiction. Mais comme tous les responsables politiques, contraints en permanence de choisir entre realpolitik et droits de l'homme.
Et de déplorer :
Le problème est qu'ils choisissent presque toujours la première !
Dans son livre, un journal intime d’une ambitieuse grande gueule, Rama Yade a publié – ce qui est assez inédit - les SMS émis par ses correspondants. Dont de nombreux journalistes. Noms à l'appui.