Quand soudain, Henri Guaino évoque le terrorisme pour commenter les chiffres du chômage

Publié à 18h51, le 26 novembre 2015 , Modifié à 19h56, le 26 novembre 2015

Quand soudain, Henri Guaino évoque le terrorisme pour commenter les chiffres du chômage
© AFP

IL DIT QU'IL VOIT PAS LE RAPPORT - 10 minutes d'interview, essentiellement autour des attentats du 13 novembre et de leurs suites, sécuritaires, politiques et diplomatiques. Et d'un seul coup, une question sur les chiffres du chômage. Pas déstabilisé, Henri Guaino parvient à lier les deux sujets.

Le député LR des Yvelines était invité de BFMTV, jeudi 26 novembre en fin d'après-midi. En fin d'entretien, il est donc amené à commenter les chiffres du chômage publiés quelques minutes plus tôt. Ceux-ci sont accablants pour le gouvernement : avec +1.2% de demandeurs d'emploi de catégorie A en octobre (42.000), il s'agit de la plus forte hausse mensuelle depuis septembre 2013. "Il n'y a pas de quoi s'en réjouir", commence donc sobrement et efficacement Henri Guaino.

Qui enchaîne le plus normalement du monde en évoquant un tout autre sujet : le terrorisme. Il dit :

 

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Ça fait des décennies qu'on passe de 2 millions et demi à trois millions et demi de chômeurs dans la première catégorie [...]. Ça mine la société française. Si on n'arrive pas à résoudre la question du chômage de masse, nous devenons très vulnérables à tous les désordres du monde, y compris d'ailleurs au terrorisme. Voilà, c'est un sujet majeur. Il faut arrêter, à chaque petit frémissement des statistiques, de pousser des cris de victoire, il faut s'y mettre. Il y a un désordre dans l'économie qu'il faut arriver à corriger. Voilà.

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Forcément, le rapprochement paraît un peu brutal à première vue. Si on comprend bien, Henri Guaino explique que le chômage de masse est l'une des composantes d'un contexte social lourd et porteur de déséquilibres, dans lequel le terrorisme peut prospérer. Une analyse que ne renierait peut-être pas Emmanuel Macron, lui qui considère que la France a "une responsabilité" vis-à-vis du "terreau" du djihadisme, celui de la "défiance".



[BONUS TRACK] Ah bah très bien, super

Il y a un autre sujet qui énerve un tout petit peu Henri Guaino : l'hommage national rendu aux victimes des attentats, aux Invalides ce vendredi. Plus précisément, le fait que les parlementaires n'y aient pas été invités. Il peste, car il trouve cela "pas très correct", "déplacé" même :

 

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Les parlementaires n'ont pas été conviés à cette cérémonie. Oui, je le regrette, je pense que c'est pas... ça n'est pas très correct vis-à-vis des usages de la République. Il y a beaucoup de place dans la cour des Invalides, il eût été assez normal que la représentation nationale y soit conviée. Après, à chacun de savoir s'il s'y rendait ou pas mais voilà, je trouve ça assez... assez déplacé, pour tout dire.

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Il rendra donc hommage aux victimes à sa manière, "dans [son] coeur" :

 

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Je vais pas accrocher un drapeau tricolore, mais je rendrai, comme beaucoup de Français, un hommage intime, dans mon... voilà, dans mon coeur, comme beaucoup d'autres.

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Du rab sur le Lab

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