Que faire du mot “race” dans la Constitution ?

Publié à 12h58, le 11 février 2012 , Modifié à 12h58, le 11 février 2012

Que faire du mot “race” dans la Constitution ?
Eva Joly à Roubaix lors de la présentation de son programme. (Reuters)

Après le mot "civilisation" utilisé par Claude Guéant et les propos de Serge Letchimy sur l’idéologie portée par le gouvernement, c’est un autre mot sensible de la politique française qui fait son entrée dans la campagne : la "race".

Eva Joly propose de supprimer ce terme de l’article premier de la Constitution. Une proposition déjà faite par le PS en 2007 et qui agite régulièrement sociologues et philosophes depuis 20 ans.

  1. Eva Joly pour la suppression du mot dans la Constitution

    Sur francetv.fr

    "Il n’y a qu’une seule race humaine", déclare Eva Joly samedi 11 février à Roubaix. C’est pour cela que la candidate écolo veut supprimer le mot “race” de l’article premier de la Constitution française.

    La voix d’Europe-Ecologie - Les Verts dévoile samedi dans le Nord son programme. Elle veut un "projet de réconciliation" après un "quinquennat de division" accompli par Nicolas Sarkozy. Et dans son programme, Eva Joly veut faire disparaitre ce terme de la Constitution, comme le proposait la Licra.

  2. En 2007, proposition portée aussi au PS par Victorin Lurel

    Sur assemblee-nationale.fr

    La proposition d’Eva Joly n’est pas tout à fait nouvelle. En décembre 2007, le Parti socialiste par l’intermédiaire de Victorin Lurel proposait déjà de supprimer le mot race de l’article premier de la Constitution. 

    EXTRAIT du blog de Victorin Lurel :  

    C’est un combat que je mène depuis mon élection à l’Assemblée nationale en 2002 et qui a chaque fois été repoussé par la droite. Je ne baisse pas les bras et je poursuivrai cette entreprise ô combien symbolique si je suis réélu et ce, quelle que soit la majorité parlementaire qui sortira des urnes en juin prochain.

    Dans la proposition de loi, on peut lire en préambule : 

    L’inscription du terme ‘race’, dans l’article même qui dispose des valeurs  fondamentales de la République, est inadmissible même dans une ‘phrase qui a pour objet de lui dénier toute portée’ (Guy Carcassonne  in ‘la Constitution de 1958 commentée’). La Constitution, dès son article 1er, reconnaît en effet l’usage d’un terme dont l’application à l’espèce humaine est, non seulement inopérante, mais surtout, choquante et dangereuse.

    La proposition de loi complète :

  3. Parmi les 50 propositions de la Licra

    Sur tempsreel.nouvelobs.com

    Quelques jours avant l’intervention d’Eva Joly, la Licra, Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, soumettait cinquante idées aux candidats à l’élection présidentielle. L'association y demandait notamment la suppression du mot "race" dans l'article premier de la Constitution.

    La présence du mot ‘race’ dans l’article premier de la constitution est un anachronisme. Tout comme le différentiel de traitement entre les victimes de dommages corporels et celles d’infractions à caractère raciste et antisémite (les indemnités des unes étant garanties, les autres non). 

    Les 50 propositions de la Licra :

  4. Depuis 20 ans, sociologues et philosophes s’interrogent

    Sur persee.fr

    La présence du mot "race" dans la Constitution agite sociologues et philosophes depuis des années. Pour les uns, ce mot doit disparaitre, pour les autres, c'est impensable. C'était le sujet d'un colloque tenu en mars 1992 au Palais du Luxembourg, organisé par l'université Paris XII-Val de Marne, dont les actes ont été publiés dans la revue Mots

    >> Lire ici le n°33 de Mots : "Sans distinction de ... race

    Pour Simone Bonnafous, Bernard Herszberg et Jean-Jacques Israel, coordonateurs de cette publication, s'interroger sur cette question avait pour but de dépasser le débat "pour ou contre" le racisme et de sortir d'un exercice académique. 

    Ce sont opposés : d'un côté, ceux qui tiennent une position basée sur la croyance en la disparition possible de la différence ontologique humaine et de l'autre ceux qui accueille le différent comme une familiarité. 

Du rab sur le Lab

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