Que veut l'Institut pour la justice ?

Publié à 15h30, le 29 mars 2012 , Modifié à 18h51, le 29 mars 2012

Que veut l'Institut pour la justice ?
La justice représentée sur la façade de l'Assemblée nationale, le 16 octobre 2008 (Reuters)

Nicolas Sarkozy et Nicolas Dupont-Aignan s’exprimeront samedi 31 mars à la Maison de la Chimie, lors du "Rassemblement Justice 2012", organisé par l’Institut pour la justice (IPJ).

Cette association, qui veut "promouvoir une justice plus protectrice des citoyens et plus équitable pour les victimes, conditions indispensables au maintien de la paix sociale et civile", compte faire valoir aux candidats à la présidentielle son "Pacte pour la justice", signé par 1,7 million de Français selon elle.

En quoi consiste vraiment ce "Pacte pour la justice" ? Certaines de leurs propositions ont-elles déjà trouvé écho ?

  1. Un "Pacte" en cinq points

    Sur institutpourlajustice.com

    Le Pacte 2012 de l'IPJ porte sur cinq points :

    • égalité de droits entre la victime et l'accusé,
    • création d'un ministère unique de la Sécurité regroupant Intérieur et Chancellerie,
    • application effective des peines prononcées,
    • perpétuité réelle pour les grands criminels et surveillance à vie des délinquants sexuels,
    • ouverture d'un débat sur l'élection des procureurs de la République.

    Interrogée par L'Express , Virginie Valton, la vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM), juge que l'IPJ :

    "

    part de postulats faux pour aller vers le tout répressif. Le rôle de la justice ne se résume pas à la protection des citoyens. Elle doit enquêter, vérifier, faire respecter la loi et punir l'auteur d'infraction. La peine a plusieurs fonctions: protéger la société, punir, dissuader, mais aussi réinsérer 

    "

    En novembre, une vidéo de l'IPJ a beaucoup circulé sur internet et aurait permis de récolter les 1,7 milllion de signatures au Pacte. Un homme, Joël Censier, dont le fils a été tué en 2008, parle pendant une dizaine de minutes :

    Indigné, Maître Eolas, blogueur anonyme et avocat au barreau de Paris, a consacré un long billet le 12 novembre à analyser les propos de Joël Censier, ainsi que la démarche de l'IPJ. En préambule, il affirme que l'IPJ :

    "

    n’est ni un Institut, ni pour la justice, mais une simple association (...) qui revendique sur son site“400 000 sympathisants” mais non adhérents, c’est à dire des gens dont l’implication a été un clic sur internet mais dont aucun n’a souhaité verser la moindre cotisation. Les candidats sollicités feraient bien de s’en souvenir

    "

    L'avocat conteste également les 1,7 million de signataires et la manière dont les signatures ont été recueillies. A la fin de la vidéo Joël Censier demande "de cliquer sur le bouton ci-dessous pour signer votre Pacte 2012, puis de transférer ce message à vos amis, votre famille, vos collègues". Ce qui fait dire à Maître Eolas :

    "

    Le clic, nouveau paradigme de l’action politique. Cela permettra juste à l’IPJ de revendiquer désormais un million de personnes qui auront été abusées le temps de remplir un formulaire, et qui n’ont aucun moyen de se retirer de leurs fichiers, et de prétendre parler en leur nom.

    "

    L'émission d'Europe1, Des clics et des claques, avait consacré une partie de la soirée du 14 novembre dernier, au face-à-face Maître Eolas/Xavier Bébin, délégué général de l'IPJ.

  2. Des idées déjà reprises par l'UMP

    Sur tempsreel.nouvelobs.com

    Samedi à l'IPJ, Nicolas Sarkozy "insistera sur la nécessité d'une plus stricte application des peines et de droits renforcés pour les victimes", selon les informations du Figaro .

    Rien de bien neufn en fait. Car ce n'est pas la première fois que Nicolas Sarkozy abonde en leur sens sur ces thèmes. Pour rappel, pendant un meeting à Bordeaux le 3 mars, Nicolas Sarkozy a tenu un discours très orienté justice. Et d'après RTL , l'IPJ s'est alors réjoui de la proposition du président-candidat "d'offrir un large droit d'appel aux victimes et de renforcer l'application des peines". Des annonces qu'il jugeait "considérables".

    Ou encore le 26 janvier dernier, alors que le président effectuait un déplacement à Dijon , consacré à la réforme des "citoyens assesseurs", testée dans la juridiction de la capitale de la moutarde depuis le début de l'année. Dans son discours, prononcé à la cour d'appel, Nicolas Sarkozy avait ainsi évoqué des thèmes chers à l'IPJ : la mise en place des jurys populaires en correctionnelle, et la place des victimes dans la chaîne judiciaire.

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