"Racisme anti-blanc", trois sens différents

Publié à 15h43, le 27 septembre 2012 , Modifié à 18h33, le 27 septembre 2012

"Racisme anti-blanc", trois sens différents
Jean-François Copé, Marine Le Pen et Cindy Léoni, présidente de SOS Racisme, en 2012. (Maxppp)

Notre éditorialiste Olivier Duhamel souligne l'ambiguité de l'expression "racisme anti-blanc", polysémique.

  1. "racisme anti-blanc", expression polysémique

    Les mots de la langue française peuvent avoir plusieurs significations. C'est particulièrement vrai dans le domaine politique et idéologique.

    "Racisme anti-blanc"a un premier sens, assez banal. Il renvoie au fait que des personnes, par définition non-blanches, ressentent et expriment du racisme à l'encontre des Blancs. Du FN à SOS-Racisme, tous admettent que cela existe, et le condamnent.

    "Racisme anti-blanc" a un deuxième sens, utilisé de longue date par le Front National. Il vise à déconsidérer les associations antiracistes en affirmant qu'elles ne défendent que les minorités, jamais les Blancs subissant du racisme. Et que le pire des racismes est celui qui s'exerce contre les Français blancs.

    "Racisme anti-blanc" a un troisième sens, plus extrémiste encore. C'est celui développé par les Identitaires, qui estiment que l'identité blanche de la France est menacée par une Immigration-Invasion venu du Maghreb et d'Afrique noire. Il faut donc s'en débarrasser.

    Copé utilise l'expression dans le premier sens, mais flirte avec le deuxième.

    Et Le Pen se sert de l'expression dans le deuxième sens, tout en partageant le troisième.

    D'où les confusions.

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