FUITE – Chasse à la taupe au ministère de la Justice. Après la publication par Le Nouvel Obs d’une circulaire sur la politique pénale du gouvernement avant sa présentation en Conseil des ministres, la Garde des sceaux, Christiane Taubira a fait contrôler les ordinateurs de certains magistrats pour trouver l’origine de la fuite.
L’information est révélée, jeudi 27 septembre, par Le Point : Christiane Taubira a demandé à ses services de contrôler les ordinateurs de certains magistrats du ministère de la Justice afin de trouver comment une circulaire – un "pré-projet administratif caduc", d’après son cabinet – sur la politique pénale du gouvernement avait pu filtrer sur le site du Nouvel Obs le 12 septembre. Soit bien avant sa présentation en Conseil des ministres.
Une fuite qui avait valu à la Garde des sceaux les remontrances du chef de l’Etat en Conseil des ministres. "Madame la Garde des sceaux va présenter sa communication relative à la fin des instructions individuelles et à la lutte contre la récidive. Communication dont nous avons déjà appris une partie du contenu dans la presse", avait persifflé François Hollande, cité par le Canard Enchaîné.
D’après Le Point, le directeur de cabinet de Christiane Taubira, Christian Vigouroux, a donc fait vérifier les ordinateurs des magistrats présents dans les locaux de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG), d’où proviendrait la fuite.
18 ordinateurs ont ainsi été contrôlés le vendredi 14 septembre. "Toute la journée", précise l’hebdomadaire qui rapporte que "cet examen s'est fait en présence des magistrats, debout devant leur clavier".
"Il ne s'agit pas d'une enquête, mais de simples vérifications qui ont été effectuées a minima, et ce, en toute transparence, explique au Point le porte-parole du ministère. Les messageries électroniques n'ont pas été consultées."
L’objectif du ministère, tel que présenté par son porte-parole, est de "réagir après une fuite considérée comme anormale. Et pour laquelle madame la garde des Sceaux considère qu'il est de son devoir de savoir comment un projet destiné au conseil des ministres se retrouve diffusé avant dans la presse, et dans une version tronquée."