"Ça m'est déjà arrivé". Rama Yade révélait, dans l'émission Zemmour et Naulleau le 18 octobre, avoir déjà vécu une histoire similaire à celle de Leonarda, adolescente rom débarquée d'un bus scolaire pour être reconduite au Kosovo.
"Choquée" que cette arrestation ait eu lieu dans un cadre scolaire, Rama Yade, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, raconte ensuite son histoire.
Voilà ce qu'elle déclare sur le plateau de Paris Première :
D'un point de vue personnel ça m'est déjà arrivé. A l'occasion d'une sortie, c'était en Angleterre, devant mes camarades, j'ai du repartir en France avant même d'arriver. C'était en bateau. Parce que j'étais passée du statut d'expatriée au statut d'immigrée et je ne l'ai pas su.
Et puis mon école s'était mobilisée et j'ai fini par obtenir une carte de séjour. Donc je ne serai pas de ceux qui caricatureront cette question parce que je l'ai vécue personnellement.
Contrairement à Leonarda, Rama Yade n'avait, à l'époque, pas été renvoyée dans son pays d'origine, le Sénégal. Elle n'a pas non plus été sortie d'un bus comme le rapporte Renaud Revel sur son blog, qui a repéré ce témoignage.
L'ancienne ministre a été naturalisée française en 1998, comme elle le racontait à France Inter en 2010. Elle livre ce témoignage en plein vote de la loi pour la déchéance de nationalité pour les meurtriers d'agents dépositaires de l'ordre public, voulue par Nicolas Sarkozy.
Rama Yade livre ensuite sa vision de l'affaire Leonarda. L'ancienne ministre explique pourquoi elle ne peut pas, malgré son expérience, avoir un discours tranché sur ce dossier :
Mais en même temps je suis un responsable politique, et je ne peux pas être guidée uniquement par des sentiments personnels. Et de ce point de vue, surtout actuellement, la fermeté en matière d'immigration ne doit pas être condamnée.
Je crois qu'il est important, quand on accueille des gens qui viennent rechercher des moyens de survie, qu'on ait les moyens de leur offrir des moyens de survie.
Rama Yade estime que les socialistes ont, dans ce dossier, été pris "en flagrant délit de contradiction".